L’Espagne sanctionnée par l’ONU pour avoir privé d’école un enfant marocain

15 juin 2021 - 11h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le Comité des Nations Unies sur les droits de l’enfant a condamné l’Espagne pour violation du droit à l’éducation d’un enfant marocain de huit ans à Melilla. L’inscription du garçon à l’école publique a été refusée alors qu’il est né et réside depuis sa naissance dans la ville espagnole.

« Malgré diverses procédures judiciaires, les autorités locales ont refusé d’autoriser AEA à fréquenter l’école publique », a déclaré le comité de l’ONU dans un communiqué. Pourtant, le jeune garçon est né en 2013 à Melilla et y réside avec sa mère. Cette dernière, face à ce refus, a déposé en mars 2020 une plainte auprès du Comité des Nations Unies qui a reconnu la violation du droit à l’éducation de l’enfant, rapporte EFE.

Mais il aura fallu plus d’un an au ministère espagnol de l’Éducation avant d’ordonner aux autorités locales d’admettre AEA à l’école. L’admission du garçon « est arrivée trop tard et ne répare pas complètement les dommages causés par son absence prolongée de l’école », a déclaré mardi Luis Pedernera, membre du comité, ajoutant qu’« il aurait pu apprendre dans une salle de classe et se lier d’amitié avec d’autres garçons et filles de son âge, même s’il n’a pas la nationalité espagnole ». Le Comité a donc demandé à l’Espagne de réparer ce préjudice subi par l’enfant marocain en lui octroyant une compensation conséquente et en prenant les mesures idoines pour lui permettre de rattraper son retard en connaissances pédagogiques.

A lire : Née à Melilla il y a 12 ans, une Marocaine vient d’avoir le droit d’aller à l’école (vidéo)

Comme AEA, six autres mineurs résidant en Espagne ont été admis à l’école après que leurs familles ont déposé des plaintes auprès du Comité. En tout, plus de 150 enfants issus de familles dont les parents sont sans permis de séjour à Melilla, restent exclus du système éducatif public. Une situation que le comité de l’ONU a demandé à l’Espagne de régulariser en faisant rapidement confirmer, par les autorités administratives et judiciaires locales, la résidence des mineurs afin de les admettre sans délai dans le système éducatif.

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