Les familles d’Emin et Pilsy vont manifester à Melilla pour réclamer justice

28 juillet 2021 - 11h00 - Espagne - Ecrit par : A.P

Les familles et proches d’Emin et Pilsy, les deux jeunes Espagnols tués le 27 octobre 2013 par la Marine marocaine, prévoient de manifester le 27 octobre prochain devant la mairie de Melilla pour réclamer justice.

Depuis bientôt huit ans, les parents des deux victimes manifestent tous les 27 octobre pour réclamer justice. « Le Maroc tue, l’Espagne se tait ». C’est le slogan que n’ont cessé de scander chaque année dans les rues de Melilla les parents et amis d’Emin et de Pilsy qui auraient été interceptés et abattus par un patrouilleur de la Marine marocaine le 27 octobre 2013, alors qu’ils pêchaient dans les eaux marocaines, au large de Punta Negri.

À lire : Les familles des deux Espagnols tués par la Marine marocaine en 2013 réclament toujours justice

Le 27 octobre prochain, les familles d’Abdeslam Ahmed Ali et Amin Mohamed Driss (Pisly, 24 ans et Emin, 20 ans) vont sacrifier à cette tradition. Elles entendent manifester devant la mairie de Melilla pour réclamer justice pour la mort de leurs fils, fait savoir El Cierre Digital. Les manifestants vont renouveler à l’occasion leur déception face au silence et à l’inaction du gouvernement espagnol et au manque de coopération des autorités marocaines. Ils ne manqueront pas d’observer une minute de silence en la mémoire des deux victimes.

Selon le rapport de la gendarmerie marocaine basé sur le témoignage de la Marine royale et rapportée par la MAP, les deux jeunes avaient été interceptés par un patrouilleur du service anti-immigration qui, les prenant pour des trafiquants de drogue, les a sommés de s’arrêter. Emin et Pisly auraient alors pris la fuite, ignorant les tirs de sommation. « Ces coups de feu ont immédiatement causé la mort des deux personnes à bord, ainsi que des trous dans tout le bateau », selon le rapport. L’autopsie réalisée le 31 octobre 2013 par les autorités espagnoles indique que les deux jeunes ont été frappés au thorax et au visage avant d’être abattus. Une version qui contredit celle donnée par les autorités marocaines.

À lire : L’autopsie des deux Espagnols tués par la Marine marocaine révèle des traces de coups

Le ministre espagnol des Affaires étrangères d’alors, José Manuel Garcia-Margallo, avait assuré en 2013 que « l’incident » serait clarifié « très rapidement ». En décembre de la même année, le ministre-porte-parole du gouvernement marocain, Moustapha el Khalfi, avait annoncé qu’une enquête avait été ouverte et que ses résultats seraient transmis par « voie diplomatique » aux autorités espagnoles.

« Nous demandons au nouveau ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, de nous donner des réponses et de rendre justice. Que l’Espagne fasse pression sur le gouvernement marocain », exigent les familles. L’automne dernier, la Cour nationale a émis un mandat de perquisition et d’arrêt international contre les trois militaires marocains de la Marine royale accusés d’être les auteurs présumés de la fusillade qui a causé la mort des deux jeunes. Deux mois plus tard, en novembre, l’affaire était classée à la suite d’un appel du parquet.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Manifestation - Droits et Justice - Melilla - Marine Royale Marocaine

Aller plus loin

Melilla : nouvelle manifestation des familles d’Emin et Pisly

Les familles d’Emin et de Pisly prévoient de manifester ce vendredi 27 août à Melilla pour réclamer justice. Comme tous les mois depuis la mort en 2013 des deux jeunes hommes,...

Mort d’Emin et Pisly : les parents veulent faire pression sur le Maroc

Les parents d’Emin et Pisly demandent au gouvernement de Pedro Sánchez de profiter de cette période de bonne entente pour « faire pression » sur le Maroc afin que justice soit...

Mort d’Emin et Pisly : énième manifestation des parents et amis, désespérés

Les parents et amis proches d’Emin et Pisly, deux jeunes de Melilla qui auraient été tués par des agents de la Marine royale marocaine le 27 octobre 2013, ont manifesté le 27...

"Le Maroc tue, l’Espagne se tait"

"Le Maroc tue, l’Espagne se tait", tel est l’un des slogans scandés par les manifestants, en majorité des amis, des deux espagnols tués il y a deux semaines par la marine royale...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Le kickboxeur marocain Mohammed Jaraya arrêté par la police

Le kickboxeur néerlandais d’origine marocaine, Mohammed Jaraya, risque gros. Il vient d’être arrêté par la police et les accusations à son encontre pourraient mettre définitivement fin à une carrière pourtant prometteuse.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.