Gibraltar, Sebta et Melilla : même combat

24 mai 2012 - 21h00 - Espagne - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Une nouvelle crise diplomatique a éclaté entre l’Espagne et le Royaume-Uni autour de Gibraltar, territoire britannique situé au sud de l’Espagne. Au Maroc, l’on observe en silence cette réaction étonnante de la péninsule ibérique, qui elle-même refuse d’aborder la question de Sebta et Melilla, deux enclaves au nord du Maroc sous occupation espagnole depuis plusieurs siècles.

Ce coup de sang diplomatique, provoqué par l’annonce de la prochaine visite du prince Andrew, fils de la reine d’Angleterre, le 11 juin prochain à Gibraltar, a été suivi par le refus de la reine Sofia d’Espagne de prendre part au Jubilé de Diamant d’Elisabeth II.

En Espagne, le gouvernement Rajoy exploite la fibre nationaliste de ses électeurs, en leur rappelant le vieux slogan "¡Gibraltar, español !", car en ces temps de crise, récupérer Gibraltar sortirait relativement l’Espagne du bourbier dans lequel elle est empêtrée depuis 2008.

A Gibraltar, d’après un référendum organisé en 2002, 98,48% des habitants souhaitent rester sous souveraineté britannique et préserver leurs avantages fiscaux. Le référendum proposait aux Gibraltariens de choisir pour une souveraineté commune entre le Royaume-Uni et l’Espagne, sur cette presqu’île de 7 km².

Mais les Espagnols ne veulent pas lâcher prise. Le quotidien britannique "The Times" parle même d’un possible conflit armé entre l’Espagne et la Grande Bretagne.

Depuis quelques temps d’ailleurs, les chalutiers espagnols interdits de pêche sur les côtes de la petite colonie, sont escortés par la garde civile pendant leurs sorties en mer gibraltarienne. Un porte-parole du gouvernement local, craint lui une intervention de la Royal Navy, dans le cas où la garde civile continue à escorter ces pêcheurs.

L’Espagne se refuse à son tour à toute discussion autour de Sebta et Melilla. Pourtant la péninsule ibérique qui renforce ses bases militaires au sud de l’Espagne, affaiblit Sebta, mais aussi Melilla, aussi bien sur le plan militaire qu’économique.

Fort de l’appui des Etats-Unis et de la France, le Maroc est lui appelé à jouer un rôle de médiateur dans le détroit de Gibraltar, dont le contrôle lui a été cédé par l’Espagne.

Sur internet, on plaisante de la situation en invitant l’Espagne à vendre Sebta et Melilla au Maroc pour faire face à la crise économique, car elle n’a aucune chance de récupérer Gibraltar.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Grande-Bretagne - Diplomatie - Histoire - Ceuta (Sebta) - Melilla - Gibraltar

Ces articles devraient vous intéresser :

Découverte exceptionnelle : des épaves centenaires au large du Maroc

Les épaves de neuf navires de l’époque de la Première Guerre mondiale, ont été retrouvés au large du Maroc, a annoncé l’Association marocaine du patrimoine maritime (AMPM).

Le Polisario s’en prend à nouveau au Maroc

Le Polisario, protégé de l’Algérie, accuse le Maroc de faire obstacle à la « décolonisation » du Sahara occidental et la communauté internationale d’inaction.

« La marocanité du Sahara est irréfutable »

La souveraineté du Maroc sur le Sahara est irréfutable si l’on s’en tient aux documents royaux historiques, a affirmé jeudi Bahija Simou, la directrice des Archives royales, lors d’une conférence organisée par l’Association Ribat Al Fath pour le...

Le plan de Staffan de Mistura sur le Sahara suscite la colère du Maroc

La proposition de partition du Sahara formulée par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité n’est pas du goût de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la...

Maroc : pressions pour rompre les relations avec Israël

Alors que Israël intensifie sa riposte contre le mouvement palestinien du Hamas, de nombreux Marocains multiplient les appels à rompre les relations diplomatiques entre le Maroc et l’État hébreu. Au Maroc, de nouvelles manifestations ont été organisées...

A l’ONU, le Maroc dénonce encore les agissements de l’Algérie

Omar Hilale, ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, estime qu’il est temps de réévaluer la manière dont la question du Sahara marocain est traitée au sein du Comité des 24 de l’ONU (C24) pour le pacifique, avec clarté et courage.

La France adopte la carte du Maroc intégrant le Sahara

Après avoir changé sa position sur la question du Sahara, la France a adopté la carte complète du Maroc et de ses provinces du Sud. C’est du moins ce que semble montrer la télévision française.

Des archéologues font une incroyable découverte au Maroc

Une étude sur des squelettes préhistoriques découverts dans les pays du Maghreb dont le Maroc, révèle la présence de chasseurs-cueilleurs européens pendant l’âge de pierre.