Dans son récit des faits, la présumée victime qui n’avait pas porté son masque de protection a affirmé avoir obtempéré aux instructions du policier lui demandant de porter normalement le masque. Mais poursuit-elle, après qu’elle a terminé ses achats, le policier est revenu à la charge mais cette fois-ci après quelques clins d’œil l’invitant à le rejoindre. Toujours selon elle, le policier lui a alors demandé de payer une amende.
« Afin d’éviter les problèmes, j’ai donné à une amie qui m’accompagnait les clés de la maison, pour récupérer l’argent et payer », raconte la jeune enseignante qui ajoute que dès que son amie est partie, l’agent de police décide de l’embarquer au poste de police. Face à sa résistance, elle dit avoir été « jetée » dans la voiture de police dans un état de « quasi-inconscience » après avoir reçu des coups au visage et au ventre et qui auraient causé des blessures certifiées par un certificat médical.
Devant le tollé suscité par l’affaire sur les réseaux sociaux, la préfecture de police de Rabat a donné sa version des faits, rejetant formellement certaines des affirmations faites par l’enseignante. Elle a tenu à situer l’opinion sur les mesures juridiques mises en œuvre dans l’affaire. Le communiqué de la police relève que l’enseignante ne portait pas un masque de protection lorsqu’elle a été abordée par l’un des éléments de la patrouille, l’invitant à porter un masque de protection.
« Le policier a soigneusement demandé à l’intéressée d’accompagner la patrouille jusqu’au service de police compétent, d’autant plus qu’elle n’avait pas avec elle un document pouvant prouver son identité. Cependant, la personne concernée a catégoriquement refusé et prononcé des termes menaçants et insultants contre le policier », détaille longuement la Préfecture de police.
Selon la police, les témoignages recueillis auprès de la deuxième personne qui accompagnait la jeune enseignante et d’un vendeur présent sur les lieux et des autres membres de la patrouille concordent. « Des déclarations qui ne portent aucun élément pour étayer les allégations de violence ou de harcèlement », affirme les services de police.
L’officier de police judiciaire compétent a également écouté les agents à l’origine de cette intervention. Il ressort de leurs déclarations que l’enseignante a été prise en flagrant délit de violation de l’état d’urgence sanitaire », conclut le communiqué de la police.