Un homme condamné en France à cause d’un voyage au Maroc

14 novembre 2023 - 18h00 - France - Ecrit par : S.A

Le tribunal correctionnel d’Albertville a condamné un homme de 33 ans inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes. Il lui est reproché d’avoir effectué un voyage au Maroc sans déclaration préalable.

Alors qu’il est tenu de déclarer tout déplacement transfrontalier jusqu’en 2031, un ancien membre de la filière djihadiste albertvilloise parti en 2013 faire le djihad en Syrie a effectué un voyage au Maroc « sans en avoir informé les autorités », fait savoir Le Dauphiné Libéré. Il a été interpellé sur son lieu de travail le 7 novembre dernier. Après son arrestation, il est jugé jeudi en comparution immédiate pour le délit de « déplacement à l’étranger sans déclaration préalable par une personne enregistrée dans le fichier des infractions terroristes » au tribunal correctionnel d’Albertville.

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En 2017, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné cet habitant d’Albertville pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste ». À sa sortie de prison de la maison centrale de Moulin-Yzeure, il lui avait été signifié son obligation de déclarer tout déplacement à l’étranger. À la barre, il tente de convaincre la procureure de la République Anne Gaches, qu’il n’était pas au courant de cette obligation qui lui est faite. « Sous l’euphorie de la détention, je n’avais pas lu tous les documents qu’on m’a remis à ma sortie de prison, mais je ne conteste pas l’infraction qui m’est reprochée », a-t-il déclaré.

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« Quand je constate la minutie avec laquelle le prévenu a relu les procès-verbaux de cette procédure, j’ai peine à croire qu’il n’avait pas connaissance de ses obligations qu’on lui a signifiées », a déclaré la procureure de la République, qui a requis huit mois de prison et un mandat de dépôt. L’avocate Nathalie Olivier prend la défense de cet homme de 33 ans : « Cet homme n’a peut-être qu’une condamnation à son casier, mais celle-ci dérange extrêmement la justice qui aujourd’hui doit malgré tout s’en tenir au seul délit poursuivi, somme toute très minime. »

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Le tribunal ne tient pas compte de la réquisition de procureure de la République. Le prévenu écope de quatre mois de prison aménagés en détention à domicile sous surveillance électronique et d’une amende de 1000 euros.

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