France : du nouveau dans l’affaire Inass, la « petite martyre de l’A10 »

30 juillet 2022 - 19h20 - France - Ecrit par : S.A

L’affaire de la petite Inass dont le corps avait été retrouvé à Suèvres (Loir-et-Cher), dans un fossé de l’A10, le 11 août 1987, est loin de connaître son épilogue. Ses parents continuent de faire face à la justice française. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Le parquet de Blois a requis vendredi le renvoi des parents d’Inass, la fillette de 4 ans dont le corps sans vie avait été découvert à Suèvres en 1987, devant une cour d’assises du Loir-et-Cher, avec la même peine encourue : réclusion criminelle à perpétuité, rapporte France inter. Halima Touloub, la mère d’Inass est accusée de meurtre aggravé sur sa fille. « Homicide volontaire aggravé sur mineur de quinze ans », écrit le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier dans un réquisitoire définitif. Ahmed Touloub, son père est, lui, poursuivi pour « complicité de meurtre aggravé ».

À lire : France : une famille marocaine a caché un drame pendant trois décennies

Les faits remontent au 10 août 1987. Ce jour-là, la famille d’Ahmed s’apprêtait à se rendre au Maroc. La nuit, Halima aurait poussé Inass dans les escaliers. La petite ne bougeait plus. Le père de famille est entre-temps rentré à la maison. Son épouse lui raconte que l’enfant était tombé dans l’escalier qui mène de sa chambre aux toilettes. Sauf que les deux grandes sœurs d’Inass, âgées de 8 et 6 ans, auraient confié à leur père que c’est leur maman qui a poussé Inass dans l’escalier « en disant qu’elle ne savait pas descendre toute seule aux toilettes ».

À lire :France : le père de la "petite martyre de l’A10" est libre

La mère confessera avoir frappé sa fille lorsqu’elle avait des crises « mais pas à ce point-là ». La famille prend un départ “précipité” et “rapide” tard dans la nuit. Le père, la mère qui porte Inass, une autre sœur et les trois frères dont le plus petit avait moins de deux semaines montent dans la Citroën BX beige dorée. Ils font une pause puis continuent leur route. À la barre, la mère de famille déclarait en 2018 que l’enfant de 4 ans vivait encore en montant dans la BX. Selon elle, la petite était décédée plus tard au cours du trajet. « Elle a dit maman et après elle ne parlait plus, elle respirait plus », confiait-elle.

À lire :France : 30 ans après on a arrêté les présumés tueurs d’Inass Touloub

La mort d’Inass était un lourd secret de famille bien entretenu pendant des décennies. Ce n’est qu’après plus de 30 ans que les enquêteurs sont tombés sur une piste. Il s’agit notamment de prélèvements ADN réalisés sur l’un de ses frères interpellé dans le cadre d’une autre affaire (une banale bagarre) en 2016, lesquels leur ont permis de révéler l’identité du corps de l’enfant découvert dans un fossé de l’autoroute A10 près de Blois (Loir-et-Cher).

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Homicide

Aller plus loin

La « petite martyre de l’A10 » : les parents d’Inass mis en examen 30 ans après

30 ans après le décès de leur fille, les parents de la petite Inass dont le corps avait été retrouvé à Suèvres (Loir-et-Cher), dans un fossé de l’A10, le 11 août 1987,...

France : 30 ans après on a arrêté les présumés tueurs d’Inass Touloub

Pendant plus de 30 ans, les enquêteurs l’appelaient la petite inconnue ou la martyre de l’Autoroute A10. Aujourd’hui, elle a un nom et s’appelle Inass Touloub.

France : une famille marocaine a caché un drame pendant trois décennies

Une famille marocaine résidant à Puteaux a tenu secret un drame survenu en 1987  : la mort de la petite Inass alors âgée de 4 ans dont le corps avait été retrouvé à Suèvres...

Nouveau rebondissement dans l’affaire Inass, la « petite martyre de l’A10 »

Le parquet de Blois a décidé de faire appel de l’ordonnance de mise en accusation retenant des qualifications criminelles différentes rendu le 25 novembre par le juge en charge...

Ces articles devraient vous intéresser :

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Naïma Samih : son fils en colère

Chems-Eddine Belkaid fils de la chanteuse marocaine défunte Naïma Samih, menace d’engager des poursuites judiciaires contre les organisateurs de concerts – hommage à sa mère sans son accord préalable.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Casablanca : une mère tuée d’un coup de couteau par son propre fils

Alors qu’elle tentait de sauver sa fille d’une agression physique, une mère de famille a été poignardée à mort par son fils dans l’arrondissement de Sidi Bernoussi à Casablanca.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».