Interdite d’ordre et suspendue : Nadia El Bouroumi contre-attaque et fait appel

25 avril 2025 - 23h00 - France - Ecrit par : S.A

Nadia El Bouroumi, l’avocate pénaliste du barreau d’Avignon qui défend deux hommes sur 51 au procès des viols de Mazan, ne pourra plus faire partie de l’ordre des avocats ou du conseil national du barreau.

Le verdict est tombé mardi. Alors qu’une peine de 18 mois ferme d’interdiction d’exercice de la profession d’avocat avait été requise contre elle lors de l’audience le 19 février, Nadia El Bouroumi a été condamnée à un an de suspension avec sursis par le conseil régional de discipline de la cour d’appel de Nîmes. Celui-ci lui reproche d’avoir publié des photos d’audiences prises entre 2021 et 2023 sur les réseaux sociaux.

La magistrate avignonnaise a été reconnue coupable d’avoir « contrevenu aux règles déontologiques de la profession d’avocat en étant actionnaire d’une société commerciale dispensant des prestations de coaching alors que cette activité n’est pas connexe à la profession d’avocat » et d’avoir été « présidente d’une société commerciale dont l’objet social couvre les activités de la profession d’avocat sans être ni inscrite au barreau ni assujettie à ses règles », peut-on lire dans la décision du Conseil consultée par LCI Vaucluse.

À lire :Procès des viols de Mazan : harcelée, Nadia El Bouroumi porte plainte

L’avocate pénaliste a également été condamnée pour un incident avec une consœur ayant eu lieu en mai 2023 au palais de justice d’Évry. Elle a en revanche bénéficié d’une relaxe pour la publication de photos d’audiences sur ses réseaux sociaux. Par ailleurs, El Bouroumi ne pourra plus faire partie de l’ordre des avocats ou du conseil national du barreau. Obligation lui est également faite de suivre 20 heures de formation en déontologie.

Insatisfaite de ce verdict, l’avocate pénaliste va faire appel. « Je me battrai toujours pour que le périmètre d’action de l’avocat évolue. Parce qu’on ne peut pas, en 2025, réduire notre métier à un exercice figé, déconnecté des réalités économiques, sociales et humaines », estime-t-elle.

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Ces faits sont antérieurs au procès dit des viols de Mazan. L’avocate avait fait des déclarations controversées pour lesquelles « aucune procédure disciplinaire n’a pour le moment été engagée ».

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