La famille Chaâbi cherche preneur pour sa chaîne hôtelière
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Dix-huit ans après son lancement, le projet de construction du complexe touristique Samanah Country Club à Marrakech est toujours au point mort. L’un des associés du cabinet d’audit français KPMG est soupçonné d’avoir aidé à maquiller les comptes de la société promotrice du projet.
Le projet avait prévu la construction de centaines de villas, appartements, hôtels de luxe, commerces. Mais depuis son lancement en 2006 avec la bénédiction du roi Mohammed VI, c’est le statu quo. L’un des associés du cabinet d’audit KPMG est soupçonné d’avoir aidé les promoteurs du projet, Alain Crenn (GAC) et Richard Hennessy, à maquiller les comptes de leur société. Les deux investisseurs n’ont pas été en mesure de libérer la première tranche de travaux alors que plusieurs particuliers ont déjà acheté des villas sur plan. En mai 2011, ils finissent par céder 51 % de Marprom, la société marocaine porteuse du projet, à un autre investisseur immobilier, Gaël Paclot, associé de Daniel Boisson, l’un des premiers acquéreurs des maisons.
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Les nouveaux investisseurs injectent dix millions d’euros dans le projet, un montant qui devait permettre d’achever les premières maisons dont l’argent de la vente servirait à financer le reste des travaux. Mais plusieurs mois après avoir repris le projet, Paclot et Boisson n’ont pu accéder à ses comptes bancaires. Ils portent plainte contre GAC devant le tribunal de Paris, l’accusant d’avoir dissimulé les difficultés financières de Marprom. L’affaire est confiée à la juge Patricia Simon qui, après s’être rendue au Maroc et diligenté une expertise comptable, a décidé de mettre en examen Richard Hennessy et Alain Crenn.
Les deux investisseurs sont accusés d’escroquerie, faux et usage de faux, blanchiment de fraude fiscale et présentation de comptes non fidèles. La juge a également mis en examen un responsable de KPMG France pour complicité de présentation de comptes non fidèles. En octobre 2021, elle annule l’expertise comptable pour vice de forme. L’enquête ouverte a révélé que KPMG Maroc, l’un des deux commissaires aux comptes locaux de Marprom, avait refusé de certifier les résultats de l’exercice 2010. Les besoins de financement de la société ne seraient pas de 10 mais de 38 millions d’euros.
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KPMG Maroc a envoyé en juillet un rapport circonstancié à KPMG France, qui avait déjà certifié les comptes français de GAC. Le responsable de KPMG France a alors sollicité l’avis d’un deuxième commissaire aux comptes marocain. « Alain Crenn et Richard Hennessy avaient bien conscience du caractère non fidèle des comptes et ont entrepris de falsifier la présentation des comptes, leur arrêté et leur adoption. La constitution de ces faux n’a été possible que grâce à l’intervention de KMPG France », a indiqué la Cour d’appel dans son arrêt.
« La responsabilité pénale de KPMG France en tant que personne morale doit être engagée », estime Marc-Michel Leroux, l’avocat de Daniel Boisson. Aux dernières nouvelles, un nouveau juge a repris l’affaire. Mais plus important, Yazid Sabeg, l’ancien commissaire à la diversité de Nicolas Sarkozy et patron de CS Group (défense, aéronautique…) aurait racheté Marprom et entend achever la construction des villas et d’un hôtel cinq étoiles.
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