Maroc-Algérie : la course à l’armement

30 septembre 2021 - 14h00 - Monde - Ecrit par : A.P

La crise entre le Maroc et l’Algérie prend des tournures inquiétantes. Les deux voisins et puissances du Maghreb se livrent à une course à l’armement, notamment dans l’acquisition des drones de combat. La situation inquiète certains analystes.

Le Maroc a réceptionné cette semaine un premier lot des 13 drones Bayraktar TB2, des drones de combat turcs qu’il a commandés depuis 2019. Il a également acquis quatre drones américains Reaper au profit des Forces armées marocaines « afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités », informe le forum Far-Maroc, un site spécialisé sur les questions militaires, précisant que le personnel militaire a bénéficié ces dernières semaines d’un programme de formation en Turquie.

À lire : « L’Algérie perçoit le Maroc comme un potentiel ennemi »

Quant à l’Algérie, son armée de l’air dispose déjà de six types de drones dont quatre d’attaque. Elle est aussi en attente de 24 appareils chasseurs de tanks WingLoong II commandés au chinois AVIC, et dont les premières livraisons sont prévues pour fin 2021.

Ces acquisitions de drones de combat, qui sont des armes de destruction massive, interviennent dans un contexte de crise diplomatique majeure entre l’Algérie et le Maroc, exacerbée par la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël et la reconnaissance, par les États-Unis sous Trump, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

À lire : Crise Maroc-Algérie : « le Maghreb est le grand perdant »

La situation s’est ensuite envenimée avec la rupture par l’Algérie le 25 août, de ses relations diplomatiques avec le Maroc, renonçant par ailleurs au renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe qui expire à la fin du mois d’octobre. L’Algérie a aussi décidé, le 22 septembre, de fermer son espace aérien à tous les avions marocains civils et militaires.

À lire : Algérie-Maroc : « un conflit de basse intensité est tout à fait probable »

Cette course à l’armement à laquelle se livrent l’Algérie et le Maroc depuis plusieurs années, « risque de déraper dans un conflit de basse intensité », a déclaré dans une interview, Souleymane Cheikh Hamdi, expert mauritanien en sécurité internationale. « Un conflit de basse intensité pouvant être circonscrit rapidement, est tout à fait probable dans les prochains mois, si la dynamique de l’escalade n’est pas inversée », explique l’expert, qui écarte l’éventualité d’une « guerre totale entre les deux frères ennemis pour plusieurs raisons liées aux relations avec l’Union européenne ».

Sujets associés : Algérie - Défense - Armement

Aller plus loin

L’Algérie, superpuissance sous-marine

La course à l’armement continue entre le Maroc et l’Algérie. Les forces armées algériennes disposent aujourd’hui de six sous-marins de dernière génération, tous acquis auprès de...

Le Maroc adopte un budget militaire record

Le budget militaire du Maroc ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années qu’il s’est engagé dans la dynamique de renforcement et de modernisation de son armée. Il devrait...

Maroc-Algérie : la course à l’armement continue

Le Maroc et l’Algérie poursuivent leur course à l’armement. L’Algérie prévoit un budget militaire de 22,7 milliards de dollars pour 2023, soit une augmentation de 130 % par...

L’Algérie organise des manœuvres navales près du Maroc

L’Algérie cherche à démontrer sa puissance militaire, à travers une manœuvre navale effectuée par son armée, sur sa plus grande base navale de Mers El-Kébir, non loin du Maroc.

Dossiers :

Algérie

L’Algérie accuse le Maroc de « guerre en sourdine »

L’Algérie accuse le Maroc de vouloir détruire son économie en inondant le marché national de fausse monnaie.

Maroc - Algérie : Et 1 et 2 et 3 : Zéro !

L’équipe du Maroc des moins de 17 ans (U17) s’est imposée largement ce soir 3 buts à 0 face à l’équipe d’Algérie. Cette victoire permet aux Marocains de se qualifier pour la Coupe du Monde de la catégorie, une compétition qu’ils ont déjà disputée en 2013.

Durcissement d’octroi des visas aux Marocains : la France ne lâche pas

S’exprimant lors du sommet sur la Francophonie à Djerba, le chef d’État français Emmanuel Macron se félicite des retombées de la restriction des octrois de visas pour l’Algérie, le Maroc et la Tunisie décidée en 2021.

Maroc-Algérie : le match se jouera à guichets fermés

L’équipe nationale A’ s’apprête à affronter son homologue algérienne, samedi en quarts de finale de la coupe arabe FIFA dans un stade archi-comble. Tous les billets du match se sont écoulés en quelques heures.

Les raisons de la rancœur de l’Algérie contre le Maroc

La crise maroco-algérienne perdure au grand dam des deux peuples frères. Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences-Po Paris et professeur à la Paris School of Business, évoque les raisons qui sous-tendent la rancœur de l’Algérie contre le Maroc.

Défense - Armement

Patrouilleur marocain : l’espagnol Navantia y croit encore

Le président du constructeur naval Navantia, Ricardo Domínguez, a indiqué cette semaine que les travaux de construction du patrouilleur commandé par le Maroc n’ont pas encore commencé. Toutefois, il s’est montré confiant quant à la réalisation du...

Le Maroc, dans une coalition militaire anti-israélienne ?

Face à l’éventualité d’une invasion terrestre israélienne à grande échelle dans la bande de Gaza, une réaction internationale majeure se profile, selon un ancien haut conseiller du Pentagone. Le Maroc pourrait ainsi avoir une réaction extrême.

Le Maroc veut acquérir un système d’armement israélien sophistiqué

En marge du sommet du Neguev tenu en Israël, le Maroc a une fois de plus exprimé sa demande relative à l’acquisition des systèmes d’armes défensives israéliens. De quoi renforcer son armement.

Le général Belkhir El Farouk attendu en Israël

Sur invitation des forces de défense israéliennes, l’inspecteur général des Forces armées royales (FAR) et commandant de la zone Sud, le général Belkhir El Farouk, va bientôt effectuer une visite de travail en Israël.

Le Maroc veut acquérir des patrouilleurs turcs

Le Maroc souhaiterait acquérir 10 patrouilleurs rapides ARES 35 FPB et de 5 bateaux de type ARES 80 SAT fabriqués en Turquie. Des discussions sont en cours entre les deux parties.