L’armée algérienne met en garde le Maroc
Le Maroc est toujours dans le viseur de l’Algérie. Son armée a adressé une mise en garde à Rabat qui se serait lancé « dans une guerre déclarée contre » Alger.
La crise entre le Maroc et l’Algérie prend des tournures inquiétantes. Les deux voisins et puissances du Maghreb se livrent à une course à l’armement, notamment dans l’acquisition des drones de combat. La situation inquiète certains analystes.
Le Maroc a réceptionné cette semaine un premier lot des 13 drones Bayraktar TB2, des drones de combat turcs qu’il a commandés depuis 2019. Il a également acquis quatre drones américains Reaper au profit des Forces armées marocaines « afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités », informe le forum Far-Maroc, un site spécialisé sur les questions militaires, précisant que le personnel militaire a bénéficié ces dernières semaines d’un programme de formation en Turquie.
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Quant à l’Algérie, son armée de l’air dispose déjà de six types de drones dont quatre d’attaque. Elle est aussi en attente de 24 appareils chasseurs de tanks WingLoong II commandés au chinois AVIC, et dont les premières livraisons sont prévues pour fin 2021.
Ces acquisitions de drones de combat, qui sont des armes de destruction massive, interviennent dans un contexte de crise diplomatique majeure entre l’Algérie et le Maroc, exacerbée par la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël et la reconnaissance, par les États-Unis sous Trump, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
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La situation s’est ensuite envenimée avec la rupture par l’Algérie le 25 août, de ses relations diplomatiques avec le Maroc, renonçant par ailleurs au renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe qui expire à la fin du mois d’octobre. L’Algérie a aussi décidé, le 22 septembre, de fermer son espace aérien à tous les avions marocains civils et militaires.
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Cette course à l’armement à laquelle se livrent l’Algérie et le Maroc depuis plusieurs années, « risque de déraper dans un conflit de basse intensité », a déclaré dans une interview, Souleymane Cheikh Hamdi, expert mauritanien en sécurité internationale. « Un conflit de basse intensité pouvant être circonscrit rapidement, est tout à fait probable dans les prochains mois, si la dynamique de l’escalade n’est pas inversée », explique l’expert, qui écarte l’éventualité d’une « guerre totale entre les deux frères ennemis pour plusieurs raisons liées aux relations avec l’Union européenne ».
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