Le Maroc délaisse le français pour l’anglais

11 octobre 2023 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Au Maroc, la langue anglaise prend de plus en plus de l’importance au détriment du français. Le royaume prend des mesures pour promouvoir l’usage de l’anglais dans les écoles.

Les désaccords et tensions entre le Maroc et la France ont certainement conduit le royaume à adopter des mesures visant à renforcer l’usage de l’anglais au détriment du français. Fin septembre, le ministre marocain de l’Industrie, Ryad Mezzour, a refusé de s’exprimer en français lors d’une conférence à Marrakech. Cette posture du ministre marocain « est la preuve tangible qu’il existe une décision nationale au plus haut niveau visant à délaisser la langue française, qui pendant plusieurs décennies a été la deuxième langue la plus parlée au Maroc après l’arabe, au profit d’autres langues, notamment l’anglais », analyse Hiba Press cité par Atalayar.

À lire : Le journal en anglais à la télévision marocaine

Comme Mezzour, d’autres hauts responsables marocains comme le vice-ministre chargé des Investissements, Mohcine Jazouli, se sont récemment exprimés en anglais. Dans le secteur éducatif, cette tendance est également observée. Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a présenté en juin une initiative visant à insérer l’usage de l’anglais chez les élèves de première, seconde et troisième dès l’année académique 2025-2026. Le Maroc espère ainsi faire de l’anglais la langue principale dans de nombreuses matières d’ici 2027, au détriment du français.

À lire : Maroc : l’enseignement de l’anglais au collège généralisé

Outre les autorités, les jeunes aussi considèrent l’anglais comme important. Selon le rapport 2022 du British Council, 40 % des jeunes au Maroc considèrent l’anglais comme la langue la plus importante, contre 10 % qui préfèrent le français. Les tensions entre Rabat et Paris se sont exacerbées ces derniers mois en raison notamment de la politique française de visa envers les Marocains et la position ambigüe de l’Élysée sur le Sahara. Après le séisme du 8 septembre, le Maroc a refusé l’aide de la France, suscitant une vive polémique alimentée par une certaine presse française.

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