Le Maroc fait la chasse au détournement de l’argent public

6 juillet 2022 - 10h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le gouvernement marocain fait de la restitution de l’argent détourné, ainsi que la lutte contre les crimes financiers et la corruption ses priorités et entend mener plusieurs actions dans ce sens, afin de sanctionner sévèrement ceux qui détournent des fonds publics.

Des soucis en perspective pour les personnes qui détournent les deniers publics. Répondant à une question écrite à la chambre des conseillers, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances a indiqué que la lutte contre les crimes financiers, la restitution de l’argent détourné et des avoirs illicites issus de la corruption font partie des priorités du gouvernement, rapporte le quotidien Assabah. Elle a énuméré les actions menées jusque-là, lesquelles ont permis à l’Agence Judiciaire du royaume (AJR) de recouvrer pendant l’année 2022 une somme de 44 millions de dirhams dans certaines affaires. « L’AJR a contribué dans le suivi des procès ayant été sanctionné par des jugements ordonnant la restitution de 90,583 millions de dirhams, en dépit de la conjoncture ponctuée par la crise pandémique », a-t-elle ajouté.

À lire : Des détournements en millions de dirhams à la municipalité de Meknès

En matière d’exécution des jugements en faveur de l’État, l’AJR a effectué 238 saisies conservatoires sur des biens immobiliers et fonciers au niveau des différentes juridictions financières du royaume : plus de 100 saisies conservatoires sur des titres fonciers dans 35 affaires à Casablanca, plus de 70 saisies conservatoires dans 34 dossiers à Rabat, plus de 50 saisies dans 22 affaires à Marrakech et pas moins de 18 saisies dans 28 affaires à Fès.

À lire : Maroc : 21 ans de prison pour détournements de fonds sur les comptes des clients de la banque

Le travail n’aura pas été aisé pour l’AJR. Selon la ministre, l’institution a rencontré des difficultés lors de l’exécution des jugements en faveur de l’État parce que « les mis en cause dissimulent leurs fortunes, en investissant dans le secteur informel ou en achetant des biens immobiliers et fonciers non enregistrés à la conservation foncière ». Pour lever ces obstacles, Nadia Fettah Alaoui demande au Parlement de préparer un projet de loi relatif à la création de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués. Aussi, a-t-elle appelé à « restructurer l’AJR » et à « élargir ses prérogatives, afin d’accompagner et de relever les défis actuels concernant la protection des deniers publics ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Conseil de gouvernement

Aller plus loin

Maroc : 20 affaires de détournement de fonds publics devant la justice

Le président du ministère public a été saisi par le procureur général du Roi près la Cour des comptes de 20 affaires de détournement de deniers publics au titre de l’année 2021.

Un ancien ambassadeur du Maroc à Madagascar en prison pour détournement de fonds

L’ancien ambassadeur du Maroc à Madagascar, Mohamed Amar, a été condamné mardi par la Cour d’appel de Rabat à deux ans de prison avec sursis pour détournement de fonds.

Fès : trois présidents de communes devant la justice pour détournement de fonds

Trois présidents de communes, tous membres du parti Rassemblement national des indépendants (RNI), ont été présentés devant la Chambre des crimes financiers près la Cour d’appel...

Des détournements en millions de dirhams à la municipalité de Meknès

Le régisseur de la municipalité de Meknès vient d’être mis en examen, pour son implication présumée dans une affaire de détournement de recettes fiscales, faux et usage de faux....

Ces articles devraient vous intéresser :

« Le mariage avant l’école »

Les propos d’Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), et par ailleurs ancien chef de gouvernement sur le mariage et l’éducation des jeunes filles font polémique.

Remaniement ministériel au Maroc : les noms qui circulent

Un remaniement ministériel s’annonce imminent. Qui sont ceux qui ne feront plus partie de l’équipe d’Aziz Akhannouch ou garderont leurs portefeuilles ?

Ce fléau qui fait mal au Maroc

Malgré l’adoption en 2015 de la stratégie nationale de lutte, la corruption ne recule pas au Maroc en raison de principales résistances rencontrées, aussi bien au niveau intra-étatique que dans l’ensemble de la société, et en particulier dans le...

Maroc : Hausses salariales pour les agents du ministère de l’Économie

Les fonctionnaires du ministère de l’Économie et des Finances verront leurs conditions de vie s’améliorer avec l’adoption par le conseil du gouvernement présidé par Aziz Akhannouch d’un décret.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Fin de la collecte d’argent dans les mosquées marocaines

Au Maroc, le conseil du gouvernement a récemment approuvé un projet de décret relatif à l’organisation des opérations de collecte de dons auprès du public et à la distribution d’aides à des fins caritatives. Il ne sera plus possible de collecter des...

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

Maroc : le salaire des militaires augmente

À l’instar des autres fonctionnaires publics, les agents des Forces armées royales (FAR) vont bénéficier d’une augmentation progressive de leurs salaires.

Maroc : ces ministres qui veulent quitter le gouvernement

Alors que de nombreuses rumeurs font état d’un remaniement, certains ministres sont impatients de quitter le navire d’Aziz Akhannouch pour diverses raisons. Qui sont ces membres du gouvernement ?