Maroc : Un faux chirurgien et ses complices derrière les barreaux pour une opération ratée

3 février 2024 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Un faux médecin et deux agents de sécurité de l’hôpital Ibn Sina ont été condamnés par la chambre criminelle chargée des crimes financiers de la cour d’appel de Rabat. Tous sont impliqués dans une intervention chirurgicale entraînant un handicap permanent pour un homme d’une quarantaine d’années atteint de cataracte.

Tout est parti de la difficulté d’un patient atteint de cataracte à obtenir un rendez-vous pour une intervention chirurgicale à l’hôpital des spécialités de Rabat. Les faits se sont déroulés en 2022. Un jour, un agent de sécurité de l’hôpital ayant un antécédent judiciaire pour abus de confiance a approché le quarantenaire et lui a proposé de l’aider. Il a promis qu’il subira l’opération le plus tôt possible avec l’aide d’un collègue travaillant au service des urgences sans qu’il n’ait à passer par le service d’ophtalmologie de l’hôpital. Celui-ci contacte le patient deux jours plus tard, l’informant que toutes les dispositions avaient été prises pour l’accueillir en salle d’opération et procéder à l’intervention chirurgicale, rapporte Al Akhbar.

À lire :Condamné en France, un pseudo médecin sévit au Maroc

Le patient se rend alors à l’hôpital comme convenu. L’agent de sécurité, un autre agent de sécurité et le faux chirurgien l’installent dans l’une des petites salles isolées de l’hôpital réservée aux agents de sécurité. Une fois l’opération terminée, le patient paie les agents de sécurité et le faux chirurgien. Ce dernier a prescrit une ordonnance non tamponnée au patient et lui a demandé de revenir pour un « contrôle » après un mois et demi. Mais avant la fin de cette période, le quarantenaire découvre qu’il ne pouvait plus voir. Il avait complètement perdu la vue. Début août 2022, il dépose une plainte contre les deux agents de sécurité et le faux chirurgien auprès du parquet compétent du tribunal de première instance de Rabat.

À lire : Maroc : un médecin en prison après la mort d’un patient

Dans sa plainte, il affirme avoir été victime d’une arnaque grave de la part des trois individus, après avoir subi une opération chirurgicale qui lui a fait perdre la vue. Les enquêteurs de la police judiciaire de la région de Hassan Agdal et les responsables de l’hôpital universitaire Ibn Sina à Rabat découvrent que les mis en cause sont un infirmier à la retraite né en 1960, et deux agents de sécurité de l’hôpital des spécialités nés dans les années 1980. Ils seront arrêtés, placés en garde à vue puis jugés devant la chambre criminelle chargée des crimes financiers de la cour d’appel de Rabat. Celle-ci leur a infligé lundi quatre ans de prison ferme.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Rabat - Santé - Prison

Aller plus loin

Une circoncision ratée fait condamner à un médecin à 10 millions de dirhams

Un médecin exerçant à Nador a été condamné à une peine de prison et à verser 10 millions de dirhams de dommages-intérêts à la famille d’un enfant, pour le préjudice subi après...

Condamné en France, un pseudo médecin sévit au Maroc

Alors que la cour d’appel de Paris l’a définitivement condamné à deux ans de prison avec sursis pour « exercice illégal de la médecine » et « usurpation du titre de médecin »,...

Un médecin à la retraite au cœur d’une affaire d’avortements clandestins à Agadir

Un ancien médecin de 65 ans, retraité, a été arrêté lundi après-midi à Agadir, pour son implication présumée dans des actes d’avortement illégaux.

Val-d’Oise : un praticien en circoncision interpelé pour pratique illégale

Hocine, 37 ans, un « praticien en circoncision », a été interpelé le 14 mai dernier à son domicile à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), puis mis en examen pour exercice illégal de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les biscuits “Gerblé” avec de la drogue ne sont pas commercialisés au Maroc

L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) affirme que les lots de biscuits de la marque française “Gerblé”, contaminés par la drogue “burundanga”, ne sont pas entrés ni vendus sur le marché marocain.

Variole du singe : le Maroc en état d’alerte

Face à la recrudescence de cas de variole du singe en Afrique, le ministère marocain de la Santé a renforcé son dispositif de surveillance et de riposte. Cette décision fait suite à la classification par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du...

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Maria, la sage-femme miraculée qui a aidé à accoucher pendant le séisme

Une sage-femme a aidé des femmes à accoucher au milieu du puissant et dévastateur séisme survenu le 8 septembre au Maroc qui a fait près de 3000 morts, plus de 5000 blessés et détruit des milliers de maisons.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Punaises de lit : la psychose atteint le Maroc

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a confirmé, mercredi, l’absence d’une propagation exceptionnelle des punaises de lit au Maroc. Dans un communiqué, les autorités sanitaires affirment avoir mis en place des mesures préventives en...