Tout est parti de la difficulté d’un patient atteint de cataracte à obtenir un rendez-vous pour une intervention chirurgicale à l’hôpital des spécialités de Rabat. Les faits se sont déroulés en 2022. Un jour, un agent de sécurité de l’hôpital ayant un antécédent judiciaire pour abus de confiance a approché le quarantenaire et lui a proposé de l’aider. Il a promis qu’il subira l’opération le plus tôt possible avec l’aide d’un collègue travaillant au service des urgences sans qu’il n’ait à passer par le service d’ophtalmologie de l’hôpital. Celui-ci contacte le patient deux jours plus tard, l’informant que toutes les dispositions avaient été prises pour l’accueillir en salle d’opération et procéder à l’intervention chirurgicale, rapporte Al Akhbar.
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Le patient se rend alors à l’hôpital comme convenu. L’agent de sécurité, un autre agent de sécurité et le faux chirurgien l’installent dans l’une des petites salles isolées de l’hôpital réservée aux agents de sécurité. Une fois l’opération terminée, le patient paie les agents de sécurité et le faux chirurgien. Ce dernier a prescrit une ordonnance non tamponnée au patient et lui a demandé de revenir pour un « contrôle » après un mois et demi. Mais avant la fin de cette période, le quarantenaire découvre qu’il ne pouvait plus voir. Il avait complètement perdu la vue. Début août 2022, il dépose une plainte contre les deux agents de sécurité et le faux chirurgien auprès du parquet compétent du tribunal de première instance de Rabat.
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Dans sa plainte, il affirme avoir été victime d’une arnaque grave de la part des trois individus, après avoir subi une opération chirurgicale qui lui a fait perdre la vue. Les enquêteurs de la police judiciaire de la région de Hassan Agdal et les responsables de l’hôpital universitaire Ibn Sina à Rabat découvrent que les mis en cause sont un infirmier à la retraite né en 1960, et deux agents de sécurité de l’hôpital des spécialités nés dans les années 1980. Ils seront arrêtés, placés en garde à vue puis jugés devant la chambre criminelle chargée des crimes financiers de la cour d’appel de Rabat. Celle-ci leur a infligé lundi quatre ans de prison ferme.