Flux financiers illicites : le Maroc perd un lourd tribut

6 octobre 2020 - 20h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Les flux financiers illicites sortant du Maroc ont atteint près de 16,6 milliards de dollars, soit 155 milliards de dirhams marocains entre 2013– 2014. C’est ce qui ressort de la déclaration d’un rapport des Nations-Unies publiée cette semaine et relative au continent africain.

Le rapport de la Conférence des Nations-Unis sur le commerce et le développement (CNUCED), a révélé que le continent africain perd environ 88,6 milliards de dollars par an à cause de la contrebande illégale de fonds et d’actifs. Ce qui représente 3,7% du produit intérieur brut.

Le problème de la fuite des capitaux n’est pas récent en Afrique. Plusieurs pays présentent en effet, des écarts chroniques entre épargne et investissement. En plus, l’Afrique constitue une source de volumes non négligeable en matières de sorties des capitaux non enregistrés ou de fuite de capitaux incluant toutes les formes de flux financiers illicites sortant du continent.

Les mouvements transfrontaliers de fonds et d’actifs, la source, le transfert ou leur utilisation illégale à travers de pratiques fiscales et commerciales illégales constituent les flux financiers, selon le rapport. Ces flux financiers illicites volent d’ailleurs le potentiel de l’Afrique et de sa population, et mettent en doute la confiance des institutions africaines, a déclaré Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la CNUCED.

Entre 2000 et 2015, le total des flux financiers illicites perdus par l’Afrique avait augmenté et atteint 836 milliards de dollars. Ce qui dépasse la dette extérieure du continent qui s’élevait à 770 milliards de dollars en 2018. Ce phénomène draine en effet, les capitaux et les revenus sur le continent africain, affirme la CNUCED. Dans le même temps, la lutte contre ces pratiques pourrait être profitable pour le continent à l’horizon 2030.

Pour rappel, la lutte contre les flux financiers illicites nécessite une action internationale. La coopération fiscale internationale et les mesures anti-corruption restent les solutions les plus importantes pour la lutte contre ce fléau, et surtout, en renforçant les capacités des autorités fiscales et douanières des pays en développement, selon une étude de l’ONU, précise Hespress.

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