Le Maroc accusé de « génocide linguistique » envers l’Amazigh

24 février 2021 - 10h00 - Culture - Ecrit par : J.K

Rachid Raha, président de l’Assemblée mondiale amazighe a, dans une lettre adressée à la directrice générale de l’UNESCO, dénoncé vigoureusement, comment « le Maroc, avec la complicité de la France, poursuit son génocide linguistique à l’encontre de la langue maternelle et autochtone de la majorité de sa population ».

« À l’occasion de cette nouvelle journée mondiale de la langue maternelle, permettez-moi de vous rappeler, encore une fois, la politique éducative de génocide linguistique affichée par le gouvernement marocain à l’encontre de la langue maternelle et autochtone de la majorité de sa population ; à savoir la langue amazighe », écrit Rachid Raha qui, dans sa note, montre que les autorités marocaines continuent de bafouer les recommandations du Pacte international des Nations Unies relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le rapport sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée d’octobre 2018.

Le comble, fait-il observer, « le gouvernement marocain, sous la conduite de Saâdeddine El Othmani, viole carrément l’article 5 de la constitution du premier juillet 2011, la loi organique n ° 26.16 concernant la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe (votée à l’unanimité par les deux chambres du parlement), et publiée au Bulletin officiel sous le numéro 6816, le 26 septembre 2019, et la loi organique n°04.16 portant création du Conseil national des langues, adoptée le 12 février 2020 ».

Il a souligné que même « le ministère de l’Éducation nationale persévère à se baser sur l’enseignement de la langue arabe classique, en excluant complètement la langue amazighe (et la darija) dans le préscolaire ». De plus, le conseil des ministres a voté le 11 février dernier, une convention bilatérale avec la France pour l’enseignement de la langue arabe, mettant complètement de côté la langue amazighe.

Face à cette situation, « nous aimerions bien que vous exprimiez votre orgueil d’appartenir à l’identité amazighe, et de faire de votre mieux pour convaincre la communauté politique et plus particulièrement les responsables éducatifs du royaume du Maroc et de la République française de l’importance de la langue maternelle », s’est adressé Raha à la directrice générale de l’UNESCO, qui est priée d’en tenir compte dans son IDIL 2022-2032, qui sera lancé dès 2022.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Amazigh - Journée - Unesco - Darija - Saâdeddine El Othmani

Aller plus loin

Maroc : vers la création d’un parti amazigh ?

Le mouvement amazigh veut se dynamiser. Dans ce sens, il prévoit d’organiser fin mars prochain une conférence nationale pour discuter de sa forme organisationnelle et se...

Maroc : le parlement déterre une proposition de loi sur la protection de la langue arabe

Les députés marocains ont décidé de dépoussiérer une ancienne proposition de loi sur la protection de la langue arabe proposée par le PJD il y a plusieurs années. Son examen a...

Un nouveau plaidoyer pour la reconnaissance du nouvel an amazigh

Ahmed Boukous, recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) appelle à la reconnaissance du nouvel an amazigh et de son officialisation comme fête nationale...

Le Maroc recrutera plus d’enseignants pour la langue amazighe

Environ un demi-million d’étudiants suivent annuellement les cours de langue amazighe, selon le ministre de l’Éducation nationale, qui a souligné la nécessité de doubler le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : moins de français dans les administrations

Les Marocains souffrent de la prédominance de la langue française dans les transactions informatiques des administrations marocaines. Tel est le constat fait par le groupe parlementaire du Rassemblement national des Indépendants (RNI), qui appelle la...

Le Groupe Barid Al-Maghrib promeut la langue amazighe

Le Groupe Barid Al-Maghrib entend intégrer la langue amazighe dans ses services. Dans ce sens, il a signé une convention de partenariat avec l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM).

Les Marocains libres de choisir le prénom de leurs enfants, sous certaines conditions

Les officiers marocains de l’état civil sont à présent dans l’obligation d’accepter temporairement les prénoms déclarés, y compris ceux en contradiction avec la loi, contrairement aux pratiques antérieures, selon un décret qui vient d’être publié.

Maroc : de grands pas vers l’officialisation de l’amazigh

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch franchit de grands pas vers l’officialisation de l’amazigh, mais des efforts considérables restent à fournir pour que la langue retrouve sa place qui lui est échue.

Maroc : appel à déclarer férié le jour du Nouvel an amazigh

Quelque 45 ONG marocaines et de la diaspora demandent au roi Mohammed VI de déclarer férié le « Yennayer » ou Nouvel an amazigh, célébré le 13 janvier de chaque année.

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.

À Rabat, la fille du roi Pélé séduit par sa maîtrise de l’arabe

Kelly Cristina Nascimento, fille de la légende du football Pélé, est une amoureuse du Maroc, un pays qu’elle considère toujours comme l’un de ses endroits préférés dans le monde. Actuellement en séjour dans le royaume, elle en a profité pour apprendre...

Maroc : Ahmed Assid dénonce la répression des voix d’opposition par l’astuce des mœurs

Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.

Nouvel an amazigh au Maroc : ce sera le 14 janvier

La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.

La chanteuse Fatima Tabaamrant menacée par un salafiste

Alors qu’elle fait l’objet d’attaques verbales de la part d’un prédicateur salafiste, l’icône de l’art amazigh, Fatima Tabaamrant, ancienne députée RNI, vient de recevoir le soutien du parti d’Aziz Akhannouch.