Le Maroc compte « 10 500 agences de location de voitures qui emploient 30 000 personnes ». Le parc automobile total dont disposent les loueurs atteint globalement 140 000 voitures. La situation est si compliquée que certaines agences ont choisi de mettre la clé sous la porte tandis que d’autres tentent de survivre.
Selon Mohamed Alami, président de l’Association des loueurs d’automobiles sans chauffeur au Maroc (ALASCAM), « plus de 60% des agences de location de voitures vont déposer leur bilan et presque 90% sont en cessation de paiement. C’est-à-dire qu’elles ont arrêté de payer leurs fournisseurs, les organismes de crédits et les banques. De même, plus de 6 000 dossiers sont devant les tribunaux et le processus de récupération des voitures par les sociétés de financement est en cours », indique Aujourdhui le Maroc.
La situation dans ce secteur est vraiment catastrophique, pour la simple raison que durant la période du confinement, il y a plus de dépenses et zéro rentrées d’argent. Pire encore, la plupart des voitures louées avant le confinement n’ont pas été ramenées, créant un manque à gagner aux agences. Après la levée du confinement, les promoteurs des agences avaient pensé que les affaires reprendront surtout avec l’Aïd al Adha.
Mais l’interdiction de déplacement entre les villes est venue plomber les espoirs de ce qui semblait être un redécollage. « Toutes les personnes qui avaient réservé des voitures pour l’Aïd avaient annulé parce que les gens ne savaient plus s’ils devaient voyager ou non. Ce qui a causé un chamboulement total », confie Mohamed Alami. « Il faut compter entre 15 000 et 20 000 personnes qui pourraient passer au chômage sans parler des sociétés qui vont tout simplement fermer », indique le président de l’Association des loueurs d’automobiles sans chauffeur au Maroc. A cela s’ajoute la suspension des 2 000 DH d’aides dont pouvaient bénéficier les employés du secteur.
Entre autres propositions à court terme suggérées par l’Alascam au ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, il y a celle d’autoriser les loueurs durant cette période critique à passer de la location de voiture « sans chauffeur » à la location « avec chauffeur ».Pour les loueurs de voitures, il est indispensable de trouver « des alternatives capables de leur permettre de générer un chiffre d’affaires afin de couvrir les dettes, dont l’assurance de 3 mois qui s’est cumulée malgré la crise ». Il y a aussi « les crédits dont les taux d’intérêt sont élevés même lorsque les différés sont accordés », selon Mohamed Alami.
Dans la liste des prépositions d’urgence de sortie de crise, les loueurs de voitures recommandent de complètement libérer le marché pour leur permettre par exemple d’avoir moins de 5 voitures dans leur parc qui est le minimum requis dans le cahier des charges, précise la même source.