Maroc : les agences de location de voitures broient du noir

21 août 2020 - 21h00 - Economie - Ecrit par : G.A

Les agences de location de voitures font partie des secteurs d’activités qui se relèveront difficilement après avoir passé près de quatre mois de confinement. Au Maroc, on note la baisse des réservations sur les locations de voitures, au point où, criblées de dettes et paralysées par les charges, elles vivent une situation intenable.

Le Maroc compte «  10 500 agences de location de voitures qui emploient 30 000 personnes  ». Le parc automobile total dont disposent les loueurs atteint globalement 140 000 voitures. La situation est si compliquée que certaines agences ont choisi de mettre la clé sous la porte tandis que d’autres tentent de survivre.

Selon Mohamed Alami, président de l’Association des loueurs d’automobiles sans chauffeur au Maroc (ALASCAM), « plus de 60% des agences de location de voitures vont déposer leur bilan et presque 90% sont en cessation de paiement. C’est-à-dire qu’elles ont arrêté de payer leurs fournisseurs, les organismes de crédits et les banques. De même, plus de 6 000 dossiers sont devant les tribunaux et le processus de récupération des voitures par les sociétés de financement est en cours », indique Aujourdhui le Maroc.

La situation dans ce secteur est vraiment catastrophique, pour la simple raison que durant la période du confinement, il y a plus de dépenses et zéro rentrées d’argent. Pire encore, la plupart des voitures louées avant le confinement n’ont pas été ramenées, créant un manque à gagner aux agences. Après la levée du confinement, les promoteurs des agences avaient pensé que les affaires reprendront surtout avec l’Aïd al Adha.

Mais l’interdiction de déplacement entre les villes est venue plomber les espoirs de ce qui semblait être un redécollage. «  Toutes les personnes qui avaient réservé des voitures pour l’Aïd avaient annulé parce que les gens ne savaient plus s’ils devaient voyager ou non. Ce qui a causé un chamboulement total », confie Mohamed Alami. «  Il faut compter entre 15 000 et 20 000 personnes qui pourraient passer au chômage sans parler des sociétés qui vont tout simplement fermer », indique le président de l’Association des loueurs d’automobiles sans chauffeur au Maroc. A cela s’ajoute la suspension des 2 000 DH d’aides dont pouvaient bénéficier les employés du secteur.

Entre autres propositions à court terme suggérées par l’Alascam au ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, il y a celle d’autoriser les loueurs durant cette période critique à passer de la location de voiture « sans chauffeur » à la location « avec chauffeur ».Pour les loueurs de voitures, il est indispensable de trouver «  des alternatives capables de leur permettre de générer un chiffre d’affaires afin de couvrir les dettes, dont l’assurance de 3 mois qui s’est cumulée malgré la crise  ». Il y a aussi «  les crédits dont les taux d’intérêt sont élevés même lorsque les différés sont accordés  », selon Mohamed Alami.

Dans la liste des prépositions d’urgence de sortie de crise, les loueurs de voitures recommandent de complètement libérer le marché pour leur permettre par exemple d’avoir moins de 5 voitures dans leur parc qui est le minimum requis dans le cahier des charges, précise la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Automobile - Menaces - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Location de voitures à Marrakech : des touristes victimes d’escroqueries et d’abus

L’Union nationale des propriétaires d’agences de location de voitures au Maroc a fait part aux autorités de la région de Marrakech des nombreux problèmes auxquels sont...

Maroc : 60% des agences de location de voiture en faillite

L’Association des Entreprises de Location d’Automobile sans Chauffeurs au Maroc (Alascam) a publié des données selon lesquelles 60% des entreprises sont en faillite et 90%...

Maroc : le cri de détresse des loueurs de voitures

La situation ne s’améliore pas pour les loueurs de voitures malgré les mesures mises en place pour la relance du secteur touristique. En difficulté, la fédération des...

Les loueurs de voiture obligés de se séparer de leurs véhicules

La situation ne s’améliore pas dans le secteur de la location de voiture au Maroc malgré la batterie de mesures prises pour booster le tourisme. Vétusté des véhicules et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le marché des véhicules d’occasion au Maroc atteint des records

Le marché des véhicules d’occasion est en pleine expansion au Maroc. Plus de 700 000 transactions ont été enregistrées en 2023, contre 163 504 pour les véhicules neufs. Le marché reste toutefois confronté à la prédominance de l’informel.

Mohammed VI et son impressionnante collection de voitures

Il n’est pas rare de voir le roi Mohammed VI se balader dans les rues de Rabat sans escorte au volant de l’une des voitures de sport de son imposante collection qui compterait plus de 600 véhicules.

Aéroports marocains : un parking hors de prix pour les voyageurs

Marre de payer une fortune pour garer sa voiture à l’aéroport ? C’est le ras-le-bol des usagers des aéroports marocains, qui dénoncent des prix exorbitants et une qualité de service médiocre.

Saint-Gobain : l’Espagne délaissée au profit du Maroc

Saint-Gobain a annoncé le lancement de négociations en vue de la cessation d’activité de son usine de pare-brise à Avilés (Espagne), ce qui pourrait entraîner la suppression de 280 emplois et un départ vers le Maroc.

Au Maroc, les nouveaux camions peuvent encore polluer

Initialement fixée à janvier 2025, l’adoption par le Maroc de la norme environnementale européenne Euro 6 pour l’homologation des véhicules neufs commercialisés sur le marché national ne sera effective qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2027, confirme le...

L’avenir de l’industrie automobile européenne se joue au Maroc

Les constructeurs automobiles européens subissent de plein fouet les effets de l’application de la réglementation interdisant la production de moteurs à combustion interne d’ici à 2035, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 16 milliards d’euros....

Dacia, leader du marché automobile marocain, Renault et Hyundai en embuscade

Le marché automobile marocain a connu un début d’année 2024 en demi-teinte, avec une croissance encourageante en janvier suivie d’une baisse inattendue en février.

Combien coûte la Lamborghini Urus du rappeur marocain Morad ?

Le rappeur marocain Morad a été récemment aperçu dans les rues du Maroc à bord d’une Lamborghini Urus, une SUV de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Maroc : voici les voitures les plus vendues

Les ventes de voitures neuves au Maroc ont atteint 12 084 unités au mois de janvier, marquant une hausse de 6,63 % par rapport à janvier de l’année précédente, selon l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM).

Au Maroc, les voitures de luxe ne connaissent pas la crise

Les ventes de voitures neuves de luxe au Maroc ont enregistré une hausse de 15 % l’année dernière, malgré l’impact du marché par une baisse de la demande due à l’inflation, à l’augmentation des coûts de financement et à la hausse des prix de...