Le Maroc a fait appel à un avocat en Espagne pour engager des poursuites contre Ignacio Cembrero qui l’avait accusé d’espionnage à l’aide de Pegasus, après que Forbidden Stories, un réseau de 17 grands médias, a publié le 18 juillet 2021 les résultats d’une enquête accusant le Maroc d’avoir piraté quelque 10 000 téléphones portables appartenant à des journalistes, des militants de droits de l’homme et des personnalités politiques.
À l’époque, le Maroc avait poursuivi au civil le journaliste espagnol, estimant que ces « graves accusations » lui ont causé du tort et « terni son image en Espagne et au plan international ». Bien que le “dommage” subi par le Maroc est moral et donc pas quantifiable, le royaume demande une compensation financière élevée.
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Cette nouvelle action porte à trois les actions en justice portées par le Maroc contre le journaliste. Les deux premières ont été déjà classées sans suite. Début 2014, le Maroc avait saisi le parquet général pour accuser Cembrero d’apologie du terrorisme d’avoir joint à l’une de ses publications la première vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb consacrée au Maroc. En juin de la même année, il a déposé une plainte pour le même motif devant l’Audience nationale, qui n’a pas non plus prospéré.
C’est le cabinet d’avocats Ernesto Díaz-Bastien y Abogados, SLP (EDBA) qui assure la défense du Maroc devant la justice espagnole contre les accusations liées à Pegasus. La nouvelle plainte engagée par le cabinet contre Cembrero vise à arrêter « la publication et la diffusion répétées d’informations calomnieuses et insultantes » contre le Maroc.