Maroc : plusieurs pistes pour réduire la population carcérale

3 janvier 2023 - 10h20 - Maroc - Ecrit par : A.T

Le Maroc envisage d’instaurer des peines alternatives à la place de la détention préventive, afin de désengorger ses prisons. La question fait l’objet d’un projet de loi qui sera présenté dans les tout prochains jours au parlement.

Le nouveau texte proposé par le ministère de la Justice a pour but d’actualiser les actions dans le domaine des droits et des libertés, rapporte Al Ahdath Al Maghribia, précisant que les sanctions qui y sont prévues concernent les délits dont les peines ne dépassent pas 2 ans d’emprisonnement. Le condamné prend certains engagements en contrepartie de sa liberté, selon des conditions qui tiennent compte de la nature du délit et requièrent le consentement du détenu, précise-t-on.

A lire : Détention préventive : le Maroc a le taux le plus élevé au monde

Au nombre des peines non privatives l’amendement prévoit le travail d’intérêt général, l’amende journalière, la surveillance électronique ainsi que la limitation de certains droits ou de l’imposition de mesures restrictives, thérapeutiques ou de réhabilitation.

Dans le détail, le travail d’intérêt général sera infligé au condamné âgé de 15 ans au minimum au moment du crime. Le détenu doit effectuer un travail non rémunéré, variant entre 40 et 600 heures, au profit des services de l’État, des organismes de protection des droits et des libertés, ainsi que des autres associations ou organisations non gouvernementales. Quant à la deuxième peine alternative, elle donne la possibilité aux tribunaux de condamner le mis en cause à payer une amende de 100 à 2 000 dirhams pour chaque jour de peine privative de liberté prononcé à son encontre. Le projet de loi exige que le condamné s’acquitte de ce montant dans un délai ne dépassant pas trois mois.

A lire : Maroc : 44 % des prisonniers sont en détention provisoire

S’agissant de la surveillance électronique, elle éviterait au condamné les inconvénients des sanctions privatives de liberté de courte durée, tandis que la quatrième peine non privative permet au tribunal de prononcer des jugements limitant certains droits ou imposant des mesures restrictives au condamné, comme l’exercice d’une activité professionnelle déterminée, la poursuite d’études ou d’une formation, etc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Prison - Ministère de la Justice et des Libertés

Aller plus loin

Maroc : vers l’instauration des peines alternatives à la place de la détention préventive

Le Maroc s’achemine vers l’instauration des peines alternatives à la place de la détention préventive. La question était au cœur d’un séminaire international tenu à Rabat.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Maroc : payer pour ne pas aller en prison

La Chambre des représentants a adopté mardi le projet de loi relatif aux peines alternatives. L’amende journalière entre 100 et 2 000 dirhams a été finalement retenue.

Maroc : 44 % des prisonniers sont en détention provisoire

Au Maroc, la détention provisoire est l’une des causes de la surpopulation carcérale. Le nombre de prisonniers non encore jugés ne cesse d’augmenter et le ministère de tutelle...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Maroc : vers l’égalité des sexes dans les contrats de mariage

Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité entre les sexes lors de la conclusion de contrats de mariage et autres actes juridiques.

Qu’est ce qui explique l’augmentation des divorces au Maroc ?

Les cas de divorce se sont envolés ces deux dernières années au Maroc. Rien qu’en 2021, près de 27 000 divorces ont été enregistrés. Pour le ministre de la Justice, cela s’explique par une prise de conscience des couples sur la nécessité de mettre fin...

Réforme du Code pénal au Maroc : un ancien prédicateur salafiste à la rescousse

L’ancien prédicateur salafiste, Abdelwahab Rafiki, plus connu sous le nom d’Abou Hafs, est dorénavant conseiller du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon une source proche du ministère.

Après ses propos «  provocateurs  », Abdellatif Ouahbi présente ses excuses aux Marocains

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a présenté ses excuses aux Marocains pour sa déclaration au sujet de la révision des résultats d’un concours d’accès à la profession d’avocat, indiquant qu’une telle action créerait une mauvaise jurisprudence.

Le roi Mohammed VI nomme de nouveaux magistrats dans les juridictions financières

Le Roi Mohammed VI, président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, a approuvé la nomination de 30 nouveaux magistrats dans des postes de responsabilité au sein des juridictions financières.

Abdellatif Ouahbi accusé par les salafistes d’atteinte à l’islam

La réforme du Code de la famille passe mal chez les salafistes. Prêcheurs et imams de mosquées sont en colère contre le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.

Réforme du Code de la famille au Maroc : Abdelilah Benkirane menace

Le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, relance le débat sur la réforme de la Moudawana et du Code pénal, en promettant des actions fortes si le ministre de la Justice y introduit des amendements qui portent atteinte à la cellule familiale.

Blanchiment d’argent : des notaires, avocats et adouls marocains sanctionnés

Des campagnes d’inspection et de contrôle menées par un comité spécial du ministère de la Justice ont révélé l’implication de notaires, d’avocats et d’adouls dans des réseaux de blanchiment d’argent.

Le Maroc s’inquiète de « l’influence croissante des homosexuels »

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), s’est exprimé une fois de plus sur l’homosexualité. Au Maroc, les pratiques homosexuelles restent punies par la loi.