L’affaire Farid Hilali, marocain incarcéré sans jugement pendant près de cinq ans en raison de soupçons de liens avec les attentats du 11-Septembre aux États-Unis, a pris fin avec une décision de la Audiencia Nacional. Celle-ci a ordonné au Ministère de la Justice de verser une indemnisation à Hilali, en reconnaissance des dommages causés par sa détention préventive de 1 710 jours.
La décision, rendue le 3 novembre dernier, met en lumière les erreurs judiciaires commises dans cette affaire qui rappelle l’importance de la présomption d’innocence et de la protection des droits des accusés dans les poursuites judiciaires.
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Les autorités espagnoles, dirigées par le juge Baltasar Garzón et la police, avaient relié Hilali aux attentats terroristes qui ont eu lieu aux tours jumelles de New York et au Pentagone en raison d’une conversation téléphonique qu’il avait eue avec un salafiste syrien espagnol, Imad Eddin Barakat, connu sous le nom d’Abu Dahdah, considéré comme le principal responsable d’Al-Qaida en Espagne. Les transcriptions de cette conversation, dans lesquelles Hilali aurait fait des déclarations, ont été considérées comme suspectes par les autorités judiciaires et policières.
Cependant, après avoir passé près de cinq ans en prison, Hilali a finalement été innocenté et reconnu comme victime d’une erreur judiciaire. La décision de l’indemnisation était donc la suite logique pour réparer les dommages causés par cette erreur.