Emprisonné injustement, un Marocain porte plainte contre l’Etat espagnol

27 septembre 2022 - 16h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le Marocain Farid Hilali, qui était en détention préventive au Royaume-Uni, a été réclamé par la justice espagnole pour son implication présumée dans les attentats du 11 septembre à New York. L’accusé, après avoir été disculpé, a porté plainte contre l’État espagnol pour être dédommagé.

La justice espagnole a émis un mandat d’arrêt européen contre Farid Hilali, accusé d’être impliqué dans les attentats du 11 septembre à New York. Détenu dans plusieurs prisons britanniques pendant des années, le Marocain a été disculpé en fin de compte, sa participation aux événements n’ayant pas été prouvée au terme des enquêtes. L’accusé a demandé à être dédommagé pour les préjudices subis, fondant sa requête sur l’article 294 de la loi organique du pouvoir judiciaire (LOPJ) qui stipule que « ceux qui, après avoir subi une détention préventive, sont acquittés ou libérés, doivent bénéficier de dommages-intérêts ».

Farid était accusé de crimes de terrorisme et d’appartenance à un groupe armé. Il a été arrêté en 2004 sur la base des conversations téléphoniques qu’il aurait eues avec Imad Eddin Barakat, alias « Abu Dahdah », chef de la première cellule d’Al-Qaïda en Espagne, démantelée en novembre 2001.

À lire : Attentats de Catalogne : réduction de peine pour deux Marocains

La Cour constitutionnelle vient d’ordonner à la chambre administrative de l’Audience nationale de répondre de manière adéquate à la requête du Marocain, considérant le temps qu’il a passé en détention provisoire au Royaume-Uni et en Espagne comme un « tout indivisible ». Hilali a dénoncé une rupture de l’égalité dans l’application de la loi quant aux critères de fixation des montants à lui payer à titre de dédommagement pour le temps passé injustement en prison, une plainte que la Haute Cour a laissée sans réponse lors du renvoi de l’affaire à la Chambre administrative, fait savoir 20minutos.

Les autorités judiciaires espagnoles arguaient que la décision de son arrestation émanait des tribunaux britanniques et non espagnols, et que le retard dans le traitement de l’affaire était dû au fait qu’il avait formulé de multiples appels. Pour la Cour constitutionnelle, « le refus d’indemnisation du temps d’emprisonnement subi par le requérant dans les prisons du Royaume-Uni, ne peut être considéré comme raisonnable du point de vue du droit ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - États-Unis - Terrorisme - Droits et Justice

Aller plus loin

Abderrazak Mounib : un innocent mort en prison en Espagne

Injustement accusé de viol et de vol qualifié, le Marocain Abderrazak Mounib est mort d’une crise cardiaque dans la prison de Can Brians en Espagne, alors qu’il attendait sa...

Ahmed Tommouhi : une victoire judiciaire après 24 ans d’injustice

La chambre criminelle de la Cour suprême (Espagne) vient d’annuler la décision du tribunal provincial de Barcelone qui avait condamné Ahmed Tommouhi à 24 ans de prison pour deux...

L’État espagnol va payer 500 000 euros à un couple de Marocains

L’Audience nationale a ordonné à l’État espagnol de verser à titre de dommages-intérêts la somme de 495 386 euros à un couple marocain injustement emprisonné pour des crimes...

Erreur judiciaire : le cas d’Ahmed Tommouhi, accusé à tort, réexaminé en Espagne

La Cour suprême d’Espagne a accepté de réexaminer le cas du Marocain Ahmed Tommouhi, condamné à tort pour une série de viols en 1991.

Ces articles devraient vous intéresser :

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Réaction de la mère d’Achraf Hakimi après les accusations de viol

La mère du latéral droit marocain du PSG, Achraf Hakimi, a réagi aux accusations de viol portées par une femme de 24 ans contre son fils. Cette semaine, le joueur a été mis en examen par la justice.

Une famille marocaine au tribunal de Beauvais pour un mariage blanc

Une famille marocaine est jugée devant le tribunal de Beauvais pour association de malfaiteurs dans le but d’organiser un mariage blanc. Le verdict est attendu le 12 janvier 2023.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Maroc : 20 affaires de détournement de fonds publics devant la justice

Le président du ministère public a été saisi par le procureur général du Roi près la Cour des comptes de 20 affaires de détournement de deniers publics au titre de l’année 2021.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...