Nîmes : prison ferme pour avoir insulté une gendarme d’origine marocaine de bougnoule

24 mars 2021 - 14h10 - France - Ecrit par : S.A

L’homme qui a insulté une gendarme d’origine marocaine de bougnoule a vu sa condamnation aggravée lors de sa comparution devant la chambre des appels correctionnels, mardi dernier. Il était jugé pour propos racistes et publications antisémites.

La peine prononcée par le tribunal correctionnel de Nîmes a été aggravée. Jean-Marc Arzalier a été condamné à 18 mois dont huit assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve avec obligation d’indemniser les victimes et obligation de soins, rapporte Midi Libre. Il doit purger les 10 mois de prison ferme sous forme de bracelet électronique. D’après la décision de la cour, le condamné est privé des droits civiques, civils et de famille pendant trois ans.

Jean-Marc Arzalier a tenu plusieurs fois des propos racistes envers une gendarme originaire du Maroc. Il l’avait insultée de bougnoule. Ce jour-là, elle intervenait à son domicile pour régler un différend familial. En novembre 2020, le prévenu s’était disputé avec sa femme. Il venait de voir « un noir à la télévision ». Un équipage de gendarmerie était alors intervenu au domicile de cet homme. Par le passé, il avait été déjà condamné pour son comportement à l’égard de la même gendarme. Autres éléments de l’enquête : des publications sur les réseaux sociaux relayant des propos antisémites et moquant l’horreur des camps de concentration.

La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme s’est constituée partie civile. « La Licra était partie civile au côté de cette gendarme qui avait été une nouvelle fois et par la même personne à quatre ans d’intervalles et dans des conditions d’intervention quasi similaire de la brigade de Saint-Gilles l’objet d’injures et de comportements racistes. L’occasion de rappeler du même coup, que notre association est et sera toujours au côté des victimes de racisme y compris quand celles-ci appartiennent aux forces de l’ordre. La Licra faut-il le rappeler combat le racisme pas la police et la gendarmerie », indique l’organisation dans un communiqué.

Poursuivi pour ces publications et pour avoir insulté de bougnoule la militaire, le prévenu a comparu, mardi dernier, libre devant la chambre des appels correctionnels mais sous surveillance électronique. Il doit purger six mois sous bracelet. Le parquet général a requis l’aggravation de la peine prononcée en première instance. Ce sera le cas.

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