À Paris, des hommes condamnés pour trafic de drogue et d’armes en lien avec le Maroc

5 mai 2025 - 09h00 - France - Ecrit par : S.A

Le tribunal correctionnel de Paris a infligé une peine de prison à deux individus pour trafics d’armes -dont certaines à destination du Maroc - et de drogue.

Tout est parti d’un renseignement reçu le 1ᵉʳ août 2016 par le bureau du troisième district de police judiciaire de Paris concernant un trafic de cannabis et de cocaïne organisé au cœur d’un salon de coiffure de l’avenue de la République à Aubervilliers. La police place les lieux sous surveillance. Des connexions sont mises à jour avec un correspondant de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Les enquêteurs découvrent que des clients arrivent les mains vides et ressortent de la boutique avec des sacs et des paquets, rapporte Le Parisien.

Au mois de septembre 2017, la brigade de répression du banditisme (BRB) de Versailles (Yvelines) et un juge de la juridiction interrégionale de Paris apprennent qu’au barber shop, deux fusils kalachnikov sont vendus à 2 500 euros pièce. Reprennent alors les investigations. Les enquêteurs ciblent Nidal, un homme âgé de 40 ans et son complice surnommé « Nono » (37 ans). Lors d’une perquisition menée chez Nono en 2021, les policiers procèdent à la saisie de 2,9 kg de cannabis, d’un pistolet et de deux fusils.

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Ils ont également mis la main sur douze téléphones et des dizaines de comptes en banque et des voitures de luxe durant des mois passés à surveiller les deux suspects. Le casier judiciaire de Nidal porte mention de 12 condamnations pour vol, recel, violence, séquestration et trafic de stupéfiants, celui de Nono sept condamnations pour les mêmes chefs d’accusation.

Les deux hommes ont comparu devant le tribunal correctionnel de Paris. À la barre, Nidal « nie tout en bloc ». « Je vendais beaucoup de choses. Du tabac à chicha, des téléphones, des tickets de restauration… Les gens venaient chercher leurs produits au salon de coiffure mais aussi des colis », explique-t-il. Son complice, Nono, s’est montré plus coopératif. Il ressort de ses explications qu’à cette période, il perdait au poker et avait des dettes. « Pour survivre, j’ai vendu du cannabis. », confirme-t-il en minimisant ses activités.

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Il soutient qu’il était la nourrice pour la drogue. Interrogé sur les armes, Nono a expliqué que les armes devaient être envoyées au Maroc « pour chasser ». Après les plaidoiries, le tribunal correctionnel de Paris examine et rend son verdict le 29 avril. Nidal et Nono écopent des peines de deux ans de prison avec sursis et trois ans dont vingt-huit mois avec sursis. Une sanction assez légère en raison de l’ancienneté des faits, datant de neuf ans.

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