Apologie du terrorisme, menaces de mort, injures ou provocations à la haine, voilà les sujets sur lesquels des centaines d’enquêtes ont été lancées en France après l’assassinat de Samuel Paty. Dans la foulée de ces affaires se rapportant également aux enfants, près de 40 personnalités juives ont signé, mercredi 25 novembre, une tribune pour leur défense.
« Il faut protéger les enfants musulmans comme les autres » ont indiqué dans l’Obs les signataires, dont l’ex-président de Médecins sans frontières Rony Brauman, la professeure Sonia Dayan Herzbrun, le journaliste Dominique Vidal, le rabbin Gabriel Hagaï ou encore le légendaire Adolfo Kaminsky, suite à la médiatique affaire à Albertville, en Savoie, expliquant que « l’enfance ne relève pas de la suspicion, mais de la protection » et « c’est précisément de cela dont sont dépouillés les centaines d’enfants signalés et/ ou poursuivis pour apologie du terrorisme », a rapporté Saphirnews.
Ainsi, « la surveillance, de fait ciblée sur les enfants musulmans, voulue par le ministre de l’Éducation nationale a été suivie par une partie du personnel de l’Éducation nationale et s’est traduite par un traitement différencié pour des centaines d’enfants » ont-ils affirmé. Par ailleurs, « s’il a été possible de livrer à la barbarie des milliers d’enfants juifs, c’est que l’antisémitisme était suffisamment ancré dans l’imaginaire collectif français pour que cela ne soulève pas plus de résistance dans la société », ont-ils déclaré, martelant qu’il « ne s’agit évidemment pas de comparer des séquences historiques fort différentes ».
Face à l’envergure inquiétante que prend la stigmatisation des communautés musulmanes en France, les signataires invitent le gouvernement à jouer son rôle pour éliminer une « logique funeste ». Par la même occasion, ils ont félicité les professeurs « qui ont su tenir bon et ont dénoncé les incitations à poursuivre la politique du gouvernement dans leurs établissements » et l’ensemble des acteurs de l’éducation populaire et de la protection de l’enfance « mobilisés dans l’accompagnement des enfants en ces temps difficiles ».