Ramadan au Maroc : manger en public, attention à la prison !

4 mars 2024 - 20h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Alors que le mois de ramadan commence le 11 mars, les Marocains peinent à s’accorder sur la question de manger en public pendant le jeûne. Un acte qui reste puni sévèrement par le Code pénal.

L’article 222 du Code pénal marocain criminalise la rupture du jeûne en public. Toute personne qui enfreint cette disposition s’expose à une peine de prison ferme de 1 à 6 mois, assortie d’une amende de 200 dirhams. Bon nombre de Marocains en ont fait les frais ces dernières années. Aux yeux de l’institut d’études politiques Deleuze, cela constitue une atteinte à la liberté individuelle garantie par la Constitution. Il réclame la suppression de cette disposition et approche oralement et par écrit des élus de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS), du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) et du parti du Premier ministre Aziz Akhannouch, le Rassemblement national des indépendants (RNI), pour qu’ils lui prêtent main forte. Mais ceux-ci se sont, selon lui, murés dans le silence.

À lire :Quand débute le ramadan au Maroc ?

L’Institut s’empare alors des réseaux sociaux et lance la campagne « manger n’est pas un crime » qui ne reçoit pas l’assentiment de tous. Les uns pour critiquer la démarche, les autres pour saluer l’initiative. L’activiste Azzedine Sarifi a accusé ceux qui appellent à la dépénalisation de vivre « en marge du peuple marocain » et de contribuer à la montée de l’Islam politique et de la pensée extrémiste. L’article criminalisant la rupture du jeûne pendant le Ramadan est une disposition « ridicule », estime pour sa part l’activiste Walid Al Najmi, ajoutant qu’il est « déraisonnable qu’une personne vivant dans un pays moderne soit punie pour avoir mangé pendant le Ramadan ».

À lire :Plusieurs personnes arrêtées à Casablanca pour avoir mangé durant le ramadan

Selon les explications du directeur de l’Institut, il n’y a aucun texte coranique ou un hadith du Prophète Mohammad qui impose des sanctions à l’encontre de ceux qui n’observent pas le jeûne. Partant de ce postulat, il estime que les lois doivent protéger l’individu dans l’espace public et non le contraire. Il justifie par ailleurs son combat par le fait que la fermeture des restaurants et des lieux de loisirs pendant un mois entier impacte négativement l’économie marocaine, dont le tourisme constitue un segment important.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Ramadan 2025 - Code pénal marocain - Islam

Aller plus loin

Ramadan 2024 : la flambée des prix inquiète les Marocains

Les Marocains se préparent à vivre un mois de Ramadan difficile cette année, en raison de l’inflation, de la baisse du pouvoir d’achat et de la sécheresse qui sévit dans le...

Début de Ramadan au Maroc : décision ce dimanche

Les Marocains sont fixés ce dimanche 10 mars sur le début et la fin du ramadan. Quand commence le mois sacré au Maroc ?

Ramadan : 40 jours sans alcool, le pari (hypocrite ) de certains Marocains

Afin de se préparer pour le mois sacré de Ramadan, certains Marocains prennent la résolution d’arrêter de consommer de l’alcool et de fréquenter les boites de nuit quarante...

À Tanger, le tambour du Sohour sous le feu des critiques

À Tanger, le tambour utilisé pour réveiller les gens pour le « Sohour », repas avant l’aube, pendant le ramadan n’a pas de beaux jours devant lui. Et pour cause, des voix...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc passe à l’heure du Ramadan

Le dimanche 23 février à 3 heures du matin, le Maroc repassera à l’heure légale (GMT) en retardant l’heure de 60 minutes, a annoncé le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. Ce changement intervient, comme chaque...

Maroc : attention à la pénurie de cash

À quelques jours de la célébration de l’Aïd al-Adha, bon nombre de Marocains redoutent une pénurie de liquidités dans les guichets automatiques bancaires (GAB).

Hajj : une clause "anti-protestation" fait polémique au Maroc

L’introduction par le ministère des Habous et des Affaires islamiques dirigé par Ahmed Taoufiq d’une clause qui oblige le pèlerin marocain pour le hajj 2024, un des cinq piliers de l’islam, « à ne pas protester même en cas de retard de l’avion », fait...

Aïd al-Adha : les moutons bannis des souks au Maroc

Les autorités locales de plusieurs provinces et communes au Maroc ont interdit l’introduction de moutons et de chèvres dans les souks hebdomadaires. En d’autres termes, leur vente pour l’Aïd al-Adha

Zakat Al Fitr : voici le montant à payer en France

Le Conseil Français du culte Musulman (CFCM) vient d’annoncer la date du début du ramadan en France, qui commence le 10 mars 2024. Il vient également de donner le montant de la Zakat Al Fitr que devront payer les musulmans en France.

Ramadan au Maroc : qui en profite le plus ?

Pendant le mois de Ramadan, les dépenses moyennes des ménages marocains connaissent une hausse de 18,2 % par rapport aux autres mois de l’année, selon une étude du Haut-commissariat au plan (HCP). Les secteurs de l’alimentation, de la vente des tenues...

Maroc : voici la date du ramadan 2024

La date de début du ramadan au Maroc est désormais connue. Des calculs astronomiques permettent aujourd’hui de prédire la date exacte.

Le ramadan commence le lundi 11 mars en Belgique

C’est officiel : le mois de Ramadan débutera ce lundi 11 mars en Belgique, a annoncé le Conseil Musulman de Belgique (CMB) ce dimanche. Cette période sacrée pour les musulmans est un moment de piété, de prière et de recueillement.

Voici la date de l’aïd al fitr 2025 en France

Débuté le 1ᵉʳ mars dernier, le mois du ramadan touche progressivement à sa fin. Le Conseil théologique musulman de France (CTMF) a annoncé la date de l’Aïd al-Fitr, marquant la fin de la période de jeûne.

Officiel : voici la date de l’Aïd Al Mawlid Annabaoui au Maroc

La date de l’Aïd Al Mawlid Annabaoui au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être dévoilée par le ministère des Habous et des Affaires islamiques.