Réaction du CFCM suite aux propos de Gérald Darmanin

14 décembre 2021 - 10h40 - Monde - Ecrit par : S.A

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi aux propos du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Celui-ci a indiqué que le CFCM est “mort” et « n’existait plus pour les pouvoirs publics et n’était plus l’interlocuteur de la République ».

« Le CFCM, pour les pouvoirs publics, n’existe plus, n’est plus l’interlocuteur de la République. […] Nous ne parlons plus institutionnellement à ces trois fédérations (le CCMTF, la Confédération islamique Milli Görüs et Foi & Pratique, NDLR) et le CFCM n’est plus notre interlocuteur », a déclaré Gérald Darmanin lors de son passage sur l’émission Grand Jury RTL/Le Figaro dimanche dernier. Des propos qui ne sont pas du goût de Mohammed Moussaoui, président du CFCM. « Cette déclaration n’est pas acceptable ni sur la forme ni sur le fond, et des propos de cette gravité ne peuvent être tenus par un ministre de la République dans un langage approximatif, au détour d’une réponse à une question d’un journaliste », dénonce-t-il dans un communiqué.

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« La rupture unilatérale du dialogue entre les pouvoirs publics et l’instance représentative du culte musulman n’a jamais été signifiée au CFCM, qui est toujours le représentant du culte musulman devant différentes commissions nationales et européennes et auprès des autres cultes, et continue de désigner les aumôniers et de saisir les pouvoirs publics sur différentes questions liées au culte », assure-t-il, soulignant que l’organisation musulmane qu’il dirige « représente le culte musulman dans toutes les cérémonies officielles ».

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Le CFCM rappelle en outre les actions menées pour une nouvelle organisation de l’islam en France. « C’est au sein du CFCM que la charte des principes pour l’islam de France a été rédigée », y compris les textes fondateurs du projet du Conseil National des imams. « Malgré la faiblesse de ses moyens et les tentatives de déstabilisation dont il a été victime, le CFCM a tenu bon », poursuit l’organisation musulmane, notant que « l’annonce faite par le ministre de l’Intérieur n’est pas justifiée et est en rupture totale avec les règles et usages en vigueur dans un État de Droit comme le nôtre ».

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L’organisation musulmane a également rappelé que les trois fédérations (CCMTF, CIMG et Foi et Pratique), membres statutaires du CFCM et partenaires de longue date des pouvoirs publics ont toujours participé activement aux travaux du CFCM et à son dialogue avec l’État. De plus, elles « ont montré leur bonne volonté de vouloir avancer sur le sujet de la Charte en demandant à plusieurs reprises et notamment encore la semaine dernière une audience auprès du ministre de l’Intérieur » et « elles attendent toujours une réponse de sa part », ajoute Mohammed Moussaoui.

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