Contre toute attente, le ministre des Affaires étrangères a annulé l’opération Marhaba, le 22 juin dernier en raison de la pandémie du coronavirus. Cette annonce a fortement mis à mal les plans de vacances des milliers de vacanciers marocains qui profitent généralement de cette période estivale pour retrouver leurs familles, leur pays de naissance ou d’origine, rapporte Jeune Afrique.
Selon le même média, les autorités marocaines soutiennent annuellement sur un plan logistique l’arrivée de centaines de milliers de “MRE” – Marocains résidant à l’étranger -, notamment par voie maritime, à travers le détroit de Gibraltar. Entre le 15 juin et le 15 septembre 2019, ces MRE avaient été environ 2,5 millions à entrer au pays.
Si le ministre a annulé l’opération, il a par ailleurs invité les MRE qui souhaitent rentrer au pays à le faire individuellement mais sous des conditions. “Cette année, les MRE qui veulent passer une partie de l’été au Maroc devront se plier à deux tests PCR et s’astreindre à une quarantaine obligatoire de neuf jours.”La crainte des autorités en annulant l’opération est que les centres d’accueil, les tentes, les points de regroupements ou encore les distributions de bouteilles d’eau pour les MRE aux points d’entrée du royaume ne donne lieu à des clusters difficilement maîtrisables pour le pays, à quelques jours du déconfinement.
Selon un jeune MRE de France, cette opération représente pour lui comme pour la quasi-totalité de ses amis et proches, un moment important attendu avec impatience. C’est également le cas chez un autre pour qui cette annulation bouscule les plans de ses parents qui ont dû fêter un ramadan compliqué bousculé, “il va falloir faire une croix sur l’Aïd el-Kebir en famille…,” se désole-t-il.
Du côté des professionnels du secteur touristique, les professionnels, hôteliers et transporteurs en tête. Pour l’économiste Nabil Adel, le tourisme contribue à au moins 7 % du PIB marocain. Quant aux MRE, ils contribuent à hauteur de 45 % environ à l’industrie touristique. “Les retours des Marocains de l’étranger durant l’été constituent en effet une importante entrée d’argent pour le royaume”, a-t-il ajouté.
L’autre difficulté qui donne des incertitudes au retour des MRE est l’ouverture des frontières qui n’est pas encore précise. Sur le plan national, les vols domestiques ont certes repris, mais aucune annonce officielle sur la réouverture des espaces aériens fermés depuis la mi-mars. Des dates sont évoquées certes mais le doute subsiste sur une réouverture effective de ces frontières dès la levée du confinement attendu pour le mois de juillet. À ce jour, les autorités peinent encore à faire rentrer les 32 000 compatriotes bloqués à l’étranger. Ce dossier dont la gestion suscite de nombreuses critiques complique encore plus la tâche du gouvernement, ajoute la même source.