Les faits se sont déroulés dans la nuit du 8 au 9 avril dernier. Minuit passé, alors qu’il circulait dans sa voiture en compagnie deux de ses cousins et d’un autre ami, après avoir mangé dans un restaurant à Servon (Seine-et-Marne), il croise la route des policiers affectés au VIIIe arrondissement de Paris. Il se trouvait dans un embouteillage en ce moment-là. Depuis le trottoir, deux hommes leur demandent de « fermer [notre] gueule, sales arabes ». « Au départ, j’ai cru que c’était une blague », relate le jeune homme de 25 ans. Ce n’est qu’après leur avoir répondu qu’il se rend compte qu’il s’agit des policiers de la BAC en civil. Hamza tente de s’enfuir, mais les policiers le rattrapent à l’angle de la rue de la Boétie et de l’avenue Franklin-D.-Roosevelt. Dans la foulée, une patrouille arrive en renfort. Elle embarque les cousins du conducteur de la voiture.
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Hamza et les passagers sont soupçonnés de détenir de faux papiers d’identité italiens. Sauf que les documents sont des vrais. C’est le début de leur enfer. « Il y avait des crachats, des insultes. Ils disaient que nos mères avaient tapiné pour pouvoir nous élever, avoir des papiers », raconte le jeune homme. Il y a des coups aussi, de coude, des « tartes sur la tête ». Le jeune boxeur dit avoir vécu l’enfer dans cette voiture, et que s’il avait été faible, il se serait suicidé. « Ils essayaient de me pousser à bout pour que je me rebelle. Ils m’insultaient comme si c’était devenu personnel. » Les policiers le conduisent au commissariat du VIIIe arrondissement. Hamza est placé en garde à vue pour refus d’obtempérer et port d’arme prohibée. Il possèderait un couteau à cran d’arrêt avec dessin de sanglier cette nuit-là, selon les policiers.
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Après 48 heures en garde à vue, Hamza est relâché. Il est ensuite entendu par un autre officier de police judiciaire (OPJ) qui a visionné les images des caméras qui ont filmé l’interpellation. Celui-ci croit le jeune homme sur la version des faits qu’il a livrée. Il a assuré que les éléments de la BAC ont exercé des violences sur lui. Lorsque l’OPJ lui demande s’il souhaite déposer plainte, Hamza refuse. Ses compagnons de galère qui ont été aussi relâchés ont pris la même chose décision. Le jeune homme quitte le commissariat avec une mâchoire gonflée et des bleus sur le torse. « J’ai eu du mal à manger pendant plusieurs jours », raconte-t-il. Malgré le refus du jeune homme, l’OPJ fait un signalement.
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Plus de six mois après, l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices, convoque Hamza. Lundi, elle recueille son témoignage et sa plainte. De son côté, le Parquet de Paris ouvre une enquête, pour faux en écriture publique et violences commis par forces de sécurité intérieure (FSI). « L’enquête est ouverte, notamment, pour faux en écriture publique commis par personne dépositaire de l’autorité publique, un crime passible de quinze ans de réclusion, nous sommes donc face à des faits dont la gravité est certaine », juge Ilyacine Maallaoui, l’avocat de Hamza, auprès du Parisien. Et d’ajouter : « Dans de nombreuses affaires, lorsque des faits de violences similaires sont présentés, le prévenu est souvent traité d’affabulateur, les accusations sont ainsi très vite balayées. Dans ce dossier, tout est différent, nous avons pu compter sur l’appui des caméras ainsi que sur la probité d’un OPJ. »