Les socialistes marocains veulent criminaliser la polygamie

24 décembre 2013 - 16h20 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Driss Lachgar, secrétaire général de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), a appelé la semaine dernière à la criminalisation de la polygamie au Maroc, estimant qu’il est le temps pour la législation marocaine de se conformer aux accords internationaux, afin d’abolir toutes les formes de discrimination entre les hommes et les femmes dans le pays.

Le patron de l’USFP qui intervenait lors du 7ème congrès national des femmes socialistes, organisé la semaine dernière à Rabat, a revendiqué aussi l’ouverture d’un dialogue autour de la question du mariage des mineures, de l’héritage et de l’avortement.

Pour Driss Lachgar, il faut soutenir la participation des femmes dans la vie politique et culturelle du pays, et élargir leur représentation aux postes de décision, pour atteindre le principe d’égalité et de parité.

Avant l’adoption du code de la famille (Moudawana), la question de la polygamie avait suscité une forte polémique au Maroc, où environ 50% de la population encourage cette pratique.

Mohamed El Hamdaoui, président du Mouvement Unicité et Réforme, matrice idéologique du Parti Justice et Développement (PJD), estime que "l’appel de Driss Lachgar n’a rien à avoir avec le courage, mais c’est plutôt un message politique et une recherche de leadership...".

"Les valeurs identitaires et les constantes de l’Islam faisant l’objet d’un consensus national, ne devraient pas être impliquées dans les conflits politiques", explique El Hamdaoui.

La polygamie est permise au Maroc sous réserve d’une autorisation délivrée par un juge de la famille et une permission manuscrite préalable de la première épouse, mais souvent mal interprétée par certains polygames.

Au Maroc, deux membres du gouvernement sont polygames, le ministre de la Justice Mustapha Ramid, et le ministre d’Etat Abdallah Baha, tous deux issus du PJD.

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