Tanger : des fissures qui inquiètent

Malgré les signalements et les cris de détresse, les autorités locales n’ont toujours pas pris des mesures pour protéger les Tangérois d’un immeuble qui menace de s’effondrer, sur la place Roudani, connue sous le nom de « place de la Nejma ».

Fissures graves, dégradation importante, craquelures… Un immeuble résidentiel datant de l’époque de la Zone internationale de Tanger situé sur la place Roudani menace de s’écrouler. Alors que l’immeuble est en péril, les autorités locales continuent à délivrer des certificats de logement aux habitants, sans prendre en considération sa dangerosité, apprend-on. Selon certaines sources, les autorités locales ont déjà reçu des avertissements alertant sur le danger imminent, en raison de la présence de plusieurs cas similaires dans plusieurs sites du centre-ville, tels qu’un immeuble sur la rue de la Liberté, d’autres immeubles sur la place Massira, ainsi qu’un immeuble en face d’une agence de télécommunications sur le Boulevard Pasteur, mais rien n’est fait jusque-là, explique Al Akhbar. Pire, les services de la commune de Tanger n’ont pas encore inscrit cet immeuble parmi les bâtiments menacés d’effondrement dans la ville, ni effectué un recensement exhaustif des maisons en péril, ainsi que des quartiers souffrant d’un taux élevé d’humidité.

Parmi les maisons en péril, il y a des immeubles qui retracent une étape importante de l’histoire de Tanger de par leur style architectural et leur mode de construction. Il est urgent de procéder au recensement de ces nombreux bâtiments et à la mise en place d’un programme d’intervention pour les rénover, ou de prendre une décision de démolition s’il n’y a aucun espoir de préserver leur aspect d’origine. Selon les sources, l’insistance des responsables à ignorer les cris de détresse des habitants, à ne pas prendre ces mesures révèle les véritables intentions traduites par la collusion avec les propriétaires de ces bâtiments, attendant leur effondrement total pour émettre une décision de démolition et ainsi ériger de hauts immeubles, exploitant ainsi le terrain. Et d’ajouter : « il n’est plus nécessaire d’occuper ce bien immobilier avec des bâtiments qui ne génèrent plus suffisamment de rentabilité et qui ne sont plus capables d’injecter des milliards dans les poches des investisseurs immobiliers ».