Affaire Ignacio Cembrero : le Maroc fera appel de la décision du tribunal de Madrid

20 mars 2023 - 23h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le Maroc n’abandonne pas l’affaire contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero qui l’accuse de l’avoir espionné à l’aide de Pegasus. L’avocat du royaume, Ernesto Díaz-Bastién López, a annoncé son intention de faire appel de la récente décision du tribunal de première instance de Madrid en faveur de Cembrero.

Le tribunal de première instance de Madrid a rejeté la plainte du Maroc qui demandait que le journaliste Ignacio Cembrero revienne sur ses accusations d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus. Mais la juge Sonia Lence Muñoz considère dans son jugement, auquel The Objective a eu accès, que les propos tenus par Cembrero « n’autorisent pas le requérant à exercer une action déclaratoire négative, car ces déclarations ont été faites en réponse à la diffusion d’une enquête journalistique […] sur des personnes ayant fait l’objet d’espionnage par Pegasus ».

À lire : Plainte contre Ignacio Cembrero : la justice espagnole déboute le Maroc

Pour le magistrat, Cembrero a constaté qu’il était espionné après avoir vu certains de « ses messages WhatsApp » publiés dans le journal Maroc Diplomatique, proche des autorités marocaines. Avec la décision du tribunal de Madrid en sa faveur, le journaliste spécialiste du Maghreb pensait que le Maroc allait renoncer aux poursuites judiciaires et qu’il pourra « exercer librement son métier, sans être harcelé ». Mais l’avocat du Maroc, Ernesto Díaz Bastién-López a annoncé son intention de faire appel de la décision.

À lire : Espionnage avec Pegasus : le journaliste Ignacio Cembrero continue d’accuser le Maroc

Le Maroc a décidé en août 2021 d’engager des poursuites judiciaires contre des médias et journalistes « pour la publication et la diffusion répétées sur le territoire espagnol de nouvelles fausses, malveillantes et insultantes » au sujet de l’affaire Pegasus. C’est la quatrième fois depuis 2014 que Cembrero est poursuivi en justice par les autorités marocaines, après deux accusations d’apologie du terrorisme, toutes deux classées, et une autre d’un homme d’affaires lié aux services secrets marocains, qui s’est soldée par un acquittement.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Madrid - Droits et Justice - Espionnage

Aller plus loin

Plainte contre Ignacio Cembrero : la justice espagnole déboute le Maroc

Le tribunal de première instance de Madrid a rejeté la plainte pour diffamation du Maroc contre le journaliste Ignacio Cembrero qui accusait le royaume de l’avoir espionné avec...

Le Maroc porte plainte contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero

Le Maroc vient de poursuivre en justice le journaliste espagnol, Ignacio Cembrero, spécialiste du Maghreb, qui avait accusé le royaume d’avoir piraté son téléphone à l’aide du...

Espionnage avec Pegasus : le Maroc persiste et fait appel contre Ignacio Cembrero

Le Maroc a fait appel de la décision du tribunal de Madrid qui a rejeté sa plainte contre Ignacio Cembrero qu’il accuse de diffamation. Le journaliste espagnol avait déclaré...

Espionnage avec Pegasus : le journaliste Ignacio Cembrero continue d’accuser le Maroc

Le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a répondu vendredi à sa quatrième procédure judiciaire pour une plainte du Maroc qu’il a accusé d’espionnage à l’aide de Pegasus. Son...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Achraf Hakimi sort du silence et se défend

Achraf Hakimi s’est exprimé sur l’affaire de viol présumé dont il est accusé. Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain (PSG) continue de nier les faits survenus en février 2023.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Autoroutes du Maroc sous le feu des critiques

La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a été condamnée à plusieurs reprises pour négligences dans l’entretien des routes et la protection des usagers. Des décisions de justice qui font suite à des accidents causés par des animaux errants,...

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Maroc : de fausses autorisations de polygamie démasquées

Le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, M’hammed Abdenabaoui appelle les juges de la famille à faire preuve de prudence et à vérifier l’authenticité des documents présentés avant de délivrer toute autorisation de mariage.