Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

27 novembre 2023 - 18h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Après plusieurs appels du mouvement féministe marocain pour une réforme de la Moudawana après celle de 2004, le roi Mohammed VI a lancé il y a deux mois le chantier de cette réforme. La commission en charge de cette relecture du Code de la famille a un délai de six mois pour proposer un nouveau texte. Dans ce cadre, elle reçoit les amendements des organisations de la société civile, les progressistes, dont les points de vue divergent avec les islamistes, conservateurs.

Alors que les progressistes demandent que la réforme se fonde sur des textes internationaux de protection des droits des femmes et des enfants, les conservateurs préfèrent maintenir le statu quo, à savoir que la Moudawana puise son essence de la charia (loi islamique). De manière concrète, les féministes souhaitent que le nouveau Code de la famille mette fin à la discrimination entre l’homme et la femme en matière de garde des enfants, d’héritage, de mariage, de divorce et de polygamie, entre autres.

À lire : Réforme du Code de la famille au Maroc : vers une égalité parfaite hommes femmes ?

Un collectif qui regroupe la majorité des ONG féministes marocaines dénonce par exemple la légalisation de la polygamie dans des cas exceptionnels. Il appelle aussi à l’abolition du mariage des mineures et la fin des discriminations à l’égard des enfants nés hors mariage. « Le mariage prive les filles de plusieurs droits, comme l’éducation scolaire, et ne leur permet pas de vivre dignement », a déclaré Amina Byouz, présidente de la Fondation Anaouate pour les droits et le développement dans la province de Chichaoua.

Les ONG féministes exigent également une protection complète et efficace des femmes contre les violences de genre. « Nous voulons que ces femmes restent chez elles et que ce soit le mari qui quitte la maison. Actuellement, les victimes se rendent dans des refuges, mais cette solution ne garantit ni leur dignité ni l’intérêt des enfants », explique Amal Azzouzi, la présidente de l’association Mubadarat.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Moudawana (Code de la famille) - Femme marocaine - Enfant

Aller plus loin

Maroc : 79% des Marocaines harcelées dans les lieux publics

Au Maroc, les femmes continuent d’être victimes de harcèlement en milieu de travail et dans les espaces publics, et de violences. C’est ce que révèle l’étude menée par le...

Maroc : la grande réforme du Code de la famille est lancée

Suite aux instructions du roi Mohammed VI, le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’active pour la réforme du Code de famille.

Réforme du Code de la famille au Maroc : vers une égalité parfaite hommes femmes ?

Le roi Mohammed VI a adressé mardi 26 septembre une Lettre royale au Chef du gouvernement, annonçant une révision approfondie du Code de la famille (Moudawana), près de 20 ans...

Code de la famille : les féministes marocaines face à l’opposition de Benkirane

Le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué le mouvement féministe qui milite pour l’égalité des sexes dans le cadre...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Au Maroc, des « saltos » mortels

Un médecin généraliste en service à l’hôpital Hassan II de la ville de Fnideq alerte contre le salto, les plongeons à haut risque exécutés depuis les hauteurs rocheuses des plages surtout en période estivale, qui coûtent la vie aux mineurs et aux...

Booder : « cet enfant ne passera pas l’hiver »

L’humoriste franco-marocain Booder dont le troisième épisode de sa série Le Nounou est actuellement diffusé sur TF1 se confie sur son début de vie pas facile.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».