Casablanca et Marrakech : qui bloque la démolition des bidonvilles et pourquoi ?

4 mars 2025 - 15h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Des acteurs politiques ou potentiels candidats aux élections de 2026 dans les régions de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi tentent de bloquer les opérations de démolition des bidonvilles, des constructions anarchiques et des bâtiments menaçant ruine, ainsi que les opérations de relogement afin de préserver leurs circonscriptions électorales, voire leur électorat.

Des informations et des fuites concernant les éventuels redécoupages électoraux des circonscriptions, sur la base des opérations de démolition et de relogement enregistrées tout au long de l’année passée et au début de l’année en cours mettent en alerte des responsables organisationnels de partis politiques actifs dans les régions de Casablanca-Settat et Marrakech-Safi. Selon des sources à Hespress, les potentiels candidats recherchent ces informations afin de déterminer leur direction électorale, de décider du lieu où ils se présenteront et de la couleur politique qu’ils porteront lors des élections de 2026. Pour ce faire, ils ont eu recours à des intermédiaires pour mobiliser des associations civiles dans le cadre de démarches anticipées visant à préserver leur influence auprès des habitants des nouvelles zones résidentielles, en particulier dans les périphéries et banlieues de Casablanca et de Marrakech, ont souligné les mêmes sources.

À lire :Vaste opération de démolition près d’Agadir

Des présidents de communes seraient impliqués dans des tentatives de retarder et d’entraver les opérations de démolition de constructions anarchiques situées dans leur juridiction. Des considérations électorales les ont poussés à tenter de préserver certains regroupements de population, ont précisé les mêmes sources, soulignant que des rapports envoyés par des représentants de l’autorité, notamment des caïds et des pachas, aux services centraux ont inclus des plaintes contre des présidents de communes. Ces derniers ont tardé à fournir les équipements nécessaires pour exécuter des décisions de démolition ayant fait l’objet de jugements définitifs. Ils auraient prétexté de pannes de bulldozers ou de leur indisponibilité pour couvrir des constructions anarchiques qu’ils avaient autorisées en dehors du cadre légal. Une manière qui leur a permis de constituer des bases électorales au cours des dernières années.

À lire : Casablanca : la démolition des maisons déclenche la colère des riverains

Pourquoi ces agissements ? L’éventuelle augmentation du nombre de sièges parlementaires, notamment dans plusieurs communes de la périphérie de Casablanca aiguise en réalité l’appétit des potentiels candidats.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Marrakech - Casablanca - Administration - Elections - Settat - Safi

Aller plus loin

À Rabat, les opérations de démolition passent mal

Les membres de la Fédération de la Gauche Démocratique au sein du conseil municipal de Rabat voient d’un mauvais œil les opérations de démolition et de relogement qui ont touché...

Vaste opération de démolition près d’Agadir

À Agadir Ida-Outanane, les autorités locales procèdent à la démolition de plusieurs bâtiments illégalement construits sur la corniche du village touristique de Taghazout.

Casablanca sonne la fin des bidonvilles

Casablanca muscle sa croisade contre les bidonvilles. Dans le cadre du programme national « Villes sans bidonvilles », les autorités locales de l’arrondissement de Hay Hassani...

À Rabat, la colère monte contre les démolitions contestées

À Rabat, les opérations de démolition passent mal auprès du groupe de la Fédération de la Gauche démocratique (FGD) au sein du Conseil de la ville et des habitants et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc perd ses talents année après année

Le Maroc fait face à une grave pénurie de médecins. En cause : l’exode médical, qui prive le pays de centaines de professionnels chaque année. Malgré une réforme législative, les médecins étrangers restent peu nombreux à vouloir s’installer dans le...

À Rabat, les opérations de démolition passent mal

Les membres de la Fédération de la Gauche Démocratique au sein du conseil municipal de Rabat voient d’un mauvais œil les opérations de démolition et de relogement qui ont touché plusieurs quartiers tels que l’Océan et Douar El Askar et appellent à leur...

Un projet du roi Mohammed VI concernant les MRE en souffrance

Annoncée en novembre 2024 par le roi Mohammed VI lors de la commémoration de la 49e Marche verte, la création de la Fondation Mohammedia pour les Marocains résidant à l’étranger peine à devenir réalité alors que les problèmes administratifs auxquels...

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.

Gardiens de parking : l’arnaque continue à Casablanca

Au Maroc, la fin du diktat des gardiens de parking illégaux communément appelés « gilets jaunes » n’est pas pour demain. Les automobilistes continuent de payer des tarifs illégaux. Un énorme manque à gagner pour les conseils communaux.

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Maroc : des aides publiques détournées

Malgré les efforts déployés par l’État, les détournements des aides publiques se multiplient au point d’aggraver les conditions de vie des couches sociales défavorisées.

Le Maroc adopte les livrets de famille électroniques

Face à la pénurie des livrets de famille dans certains services d’état civil, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a annoncé l’adoption progressive des livrets de famille électroniques.

Maroc : La DGI passe à l’offensive et récolte gros

Au Maroc, la Direction générale des impôts (DGI) commence à récolter les fruits du renforcement des capacités technologiques, notamment via le module SIT, de l’exploitation avancée des données, de l’évolution législative issue de la Loi de finances...