
Double greffé du foie, un Marocain menacé d’expulsion en France
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Depuis plusieurs années, Khadija, 50 ans, et sa famille sont sous le coup d’une mesure d’expulsion en raison du comportement de ses fils. Actuellement, la mère de famille mise sur le soutien du CPAS, de José Garcia du Syndicat des locataires et de différentes associations de lutte pour le droit au logement, pour s’offrir un logement décent.
Les problèmes commencent en 2022 quatre ans après que Khadija a obtenu un logement social dans les tours Gandhi à Osseghem auprès du Logement molenbeekois. Selon La Dernière Heure, les problèmes « apparaissent avec ses aînés ». « Ils posaient des problèmes dans le quartier, sortaient avec d’autres jeunes. Ça s’est aggravé avec le Covid parce qu’ils n’avaient rien d’autre. Le Logement molenbeekois lance alors une procédure d’expulsion basée sur des PV de police ciblant les jeunes », fait-on savoir.
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Khadija est alors menacée d’expulsion à cause du comportement de ses fils. Incompréhensible aux yeux de la famille qui porte l’affaire devant la justice. Elle obtient gain de cause : la décision est annulée. « Le juge a estimé qu’expulser une mère avec ses quatre enfants mineurs à l’époque pour ces motifs n’était pas justifié. Mais le Logement molenbeekois a fait appel de cette décision et a obtenu gain de cause en mars dernier », fait encore savoir la mère de famille.
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« En 2022, lorsqu’il y avait eu le premier avis d’expulsion, le PTB et Ahmed El Khannouss (Molenbeek autrement, désormais président du CPAS, NdlR), avaient soutenu Khadija face à l’ancienne majorité qui voulait l’expulser », développe José Garcia du Syndicat des locataires qui accompagne la mère de famille. Il ajoute : « Avec la décision en appel, un accord avait été trouvé, l’expulsion était repoussée le temps de trouver un autre logement à la famille. Khadija s’est engagée, en contrepartie, à ne garder que son jeune fils de 12 ans sous son futur toit. »
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Elle assure que son aîné ne vit plus avec la famille et les jumeaux de 19 ans sont eux en train de chercher une solution de leur côté (des contacts ont été pris avec le CPAS et une ASBL d’aide au logement pour les jeunes). « Ils m’ont proposé une chambre au Relais début 2025 (établissement lié au CPAS qui accueille temporairement des personnes touchées par des problématiques de logement). Mais c’est une maison d’accueil. Une simple chambre avec mon enfant ce n’est pas possible, ils avaient promis de retrouver un logement pas une chambre temporaire. »
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Khadija décline la proposition. Après le refus, la mère de famille reçoit un nouvel avis d’expulsion pour fin juillet dans sa boîte aux lettres. Le Logement molenbeekois, présidé depuis peu par Dirk De Block (PTB) également échevin du Logement, motive la décision d’expulsion. « Une expulsion n’est jamais prise à la légère. Cette mesure reste exceptionnelle : il ne s’agit que de la deuxième expulsion pour cause de graves problèmes de comportement (on parle ici selon plusieurs sources de menaces et violences envers du personnel du Logement : « ils terrorisaient Gandhi », nous dit-on). Au cours des cinq dernières années. Dans ce dossier, la situation concerne un contexte de violences répétées, compromettant à la fois la sécurité le bien-être des autres locataires et de notre personnel », explique-t-il dans un communiqué.
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Et de poursuivre : « Pendant plusieurs années, des conciliations ont été tentées (en 2020 et qui avait débouché sur un accord de déménagement, selon le Logement) suivies de propositions de relogement vers un autre quartier a été formulée (deux propositions dont un logement trois chambres neuf dans la commune, toujours selon le Logement) mais la famille a refusé à l’époque. C’est après cela que le Logement a lancé la procédure d’expulsion. Nous comprenons les émotions que peut susciter une telle mesure, mais nous devons veiller à protéger l’ensemble des locataires et de notre personnel. »
Khadija peut compter sur le soutien du CPAS de Molenbeek. Celle-ci affiche sa volonté d’appuyer une demande de sa famille auprès des logements sociaux wallons.
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