Maroc : Des élus et responsables inquiétés par la justice

20 juillet 2025 - 12h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Plusieurs présidents de collectivités territoriales, de conseils provinciaux, de régions et de chambres agricoles seront poursuivis devant les tribunaux pour leur implication dans des affaires de falsification de documents et de détournement de fonds publics.

Ces poursuites font suite à des plaintes déposées à leur encontre auprès du parquet compétent sur la base de rapports émis par les Cours régionales des comptes et les commissions de l’Inspection générale de l’administration territoriale. Sont visés des présidents en fonction et d’anciens responsables, dont certains ont déjà fait l’objet de décisions de révocation de la part de la justice administrative. Les affaires financières pour lesquelles ces responsables sont poursuivis remontent à plusieurs années, certaines datant de 2009. L’initiative s’inscrit dans une démarche de reddition de comptes. Leur procès devant la chambre chargée des « crimes financiers » devrait démarrer à partir de la mi-septembre, fait savoir Hespress.

À lire : Maroc : un agent public accusé d’avoir siphonné 2,6 millions de dirhams

L’une des affaires concerne le président d’une commune relevant de la province de Berrechid, dans la périphérie de Casablanca, dont la légalité de la candidature a été contestée par un adversaire politique, à l’approche de la fin de son mandat actuel. Des gouverneurs et des responsables provinciaux, dont certains ont été récemment nommés, ont transmis à l’administration centrale des rapports en réponse à des demandes d’explication adressées par les inspecteurs du ministère de l’Intérieur lors de leurs audits des services communaux.

À lire : Maroc : un haut responsable accusé de détournement de biens publics

Les rapports des commissions d’inspection du ministère de l’Intérieur et des Cours régionales des comptes, transmis à la justice, établissent la responsabilité de plusieurs de ces élus dans des irrégularités liées à la gestion des recettes locales, notamment la taxe sur les terrains urbains non bâtis, les autorisations commerciales, industrielles et professionnelles, ainsi que des infractions en matière d’urbanisme. Ces documents mettent également en lumière la complicité entre certains accusés et des entreprises privées qui ont gagné des marchés publics dans une zone géographique restreinte. L’analyse des bons de commande et des marchés publics a révélé la présence de clauses suspectes visant à favoriser ces entreprises.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Casablanca

Aller plus loin

Détournement de fonds publics au Maroc : un ex-parlementaire et un Américain arrêtés

Un ancien parlementaire du Parti du Mouvement Populaire (MP) et ancien président de la commune de Béni Mellal, un Américain d’origine marocaine, un fonctionnaire public, et un...

Maroc : des hauts responsables sanctionnés

Le gouverneur de la province de Nouaceur a décidé de la suspension du président du conseil communal de Bouskoura, Bouchaïb Taha, membre du Parti de l’Istiqlal (PI, majorité),...

Détournement de fonds : lourde peine pour l’ex-président de commune au Maroc

L’ancien président de la commune de Mechraâ Bel Ksiri, dans la province de Sidi Kacem, vient d’être condamné à une peine de deux ans de prison ferme et au versement d’une amende...

Maroc : un haut responsable accusé de détournement de biens publics

Le président du conseil communal de Targuist affilié à l’Union constitutionnelle (UC) est visé par une enquête à la suite d’une plainte pour détournement de biens publics.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.