
Marrakech durcit le contrôle des appartements meublés
À Marrakech, une commission mixte a été mise en place afin de contrôler les appartements meublés.
Au Maroc, les associations de protection des consommateurs appellent à la nécessité d’accélérer la régulation et la mise en ordre du secteur de la location des appartements résidentiels, dominé par les « courtiers de rue » qui manipulent les prix et étranglent les portefeuilles des consommateurs.
« Le marché de la location des appartements résidentiels au Maroc reste non structuré, et obéit très souvent à la loi de la jungle. Il connaît également un grand désordre qui se manifeste principalement par la domination des courtiers de rue sur ce marché, notamment dans les zones à fort attrait touristique, lesquels profitent de la saison estivale pour imposer des prix exorbitants aux consommateurs », a déclaré à Hespress Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs. À l’en croire, le désordre que connaît ce secteur s’étend également à l’espace numérique, où, à l’occasion de l’arrivée des vacances d’été, prolifèrent de manière remarquable des offres mensongères sur les réseaux sociaux, promouvant des images attrayantes d’appartements meublés avec soin pour attirer les clients et les pousser à réserver.
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Mais une fois sur place, « ils découvrent que l’appartement réservé n’a aucun rapport avec les photos publiées, ce qui constitue un acte d’escroquerie », a expliqué Kharrati, soulignant « la nécessité de l’intervention des autorités compétentes pour réguler ce domaine, et mettre fin au désordre qui y règne ». Il recommande la création d’agences de médiation agréées encadrant l’activité de ces courtiers et les soumettant à la surveillance et à la responsabilité juridique. Selon lui, cela contribuerait à leur intégration dans l’économie formelle d’une part, et à la protection des droits des consommateurs, d’autre part.
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« L’hébergement touristique par le biais de la location d’appartements résidentiels continue de connaître une certaine forme d’anarchie qui s’aggrave pendant la période estivale, malgré une orientation gouvernementale visant à le réglementer et l’encadrer », renchérit pour sa part Abdelkrim Chafii, président de la Fédération régionale des droits des consommateurs de la région Souss-Massa. Selon lui, les plateformes numériques voient, durant cette période, proliférer des offres frauduleuses et mensongères présentant des appartements aux spécifications élevées pour inciter le client à verser un acompte, alors que, dans la plupart des cas, l’appartement réservé n’est pas celui présenté sur ces plateformes.
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Ces pratiques frauduleuses produisent un impact négatif sur les recettes fiscales. « De nombreux propriétaires d’appartements mis en location ne s’acquittent pas des obligations et taxes dues à l’État, liées à l’exercice de l’activité de location, qu’elle soit quotidienne ou mensuelle, ce qui entraîne une baisse des recettes fiscales, et prive ainsi le Trésor public de ressources financières importantes qui auraient pu être utilisées pour développer les services publics », a souligné Chafii.
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Il a invité les consommateurs à déposer des plaintes auprès des autorités compétentes contre ces escrocs. Il a en outre relevé que « les problèmes que connaît ce secteur ne se limitent pas aux préjudices subis par le consommateur ou l’État, mais comportent également un risque sécuritaire, dans la mesure où l’absence d’enregistrement par ces courtiers, ainsi que par certains propriétaires, des informations des locataires et la non-vérification de leurs identités à l’aide de documents officiels peuvent être exploitées par certains fugitifs ou cellules terroristes pour se cacher dans ces appartements, ce qui met en évidence la nécessité urgente d’accélérer la régulation de ce secteur non structuré. »
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