Maroc : 44% des femmes ont été violentées durant le confinement

5 avril 2021 - 18h40 - Maroc - Ecrit par : G.A

Plusieurs études ont attiré l’attention sur les violences conjugales ont connu une explosion durant le confinement. La dernière en date est celle du réseau Chaml pour la médiation familiale, qui a indiqué que 44 % des femmes au foyer ont subi des violences conjugales.

Selon cette étude, 22 % des femmes violentées travaillent dans le secteur informel et la plupart des victimes ont été agressées physiquement à leur domicile (59 %). L’étude explique également que ce phénomène s’explique par l’exiguïté des espaces, puisque 38 % des femmes violentées l’ont été dans des demeures de moins de 50 mètres carrés. Il y a aussi la pression exercée par l’enseignement à distance, qui a quelque peu contribué à l’augmentation. Il faut signaler que la gent féminine a joué un rôle important dans l’accompagnement des enfants en matière d’enseignement à distance (soit 37 %), tandis que seuls 8 % des hommes y ont participé.

Le réseau Chaml précise que la fréquence des violences faites aux femmes n’a pas pour autant plaidé en faveur de la dénonciation des infractions. Le regard de la société pousse les femmes à se taire et à subir en silence, les violences dont elles sont victimes au sein de la société marocaine. 83 % des femmes renoncent à signaler les faits. Pire encore, 86 % d’entre elles n’ont pas connaissance de la loi contre les violences faites aux femmes, rapporte le quotidien Al Massae.

La même source révèle que 71 % des interviewées se sont gardées de signaler leur cas à cause des mesures préventives par les autorités, dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Il faut compter également avec l’analphabétisme et le manque de maîtrise des moyens technologiques, qui ont constitué des obstacles pour de nombreuses femmes violentées.

En ce qui concerne le nombre de femmes qui ont subi des violences psychiques, il a augmenté de 21 cas pendant le confinement (de 145 à 164). Il est suivi de la violence économique (114 cas au lieu de 84), de la violence physique (101 cas) et de la violence sexuelle (16 cas), souligne la même étude.

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