Affaire Ghali : l’ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères devant la justice

11 août 2021 - 22h50 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le président du tribunal d’instruction de Saragosse, Rafael Lasala, a décidé de citer à comparaître le diplomate Camilo Villarino, l’ancien chef de cabinet du ministère espagnol des Affaires étrangères, dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours sur l’arrivée de Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, dans un avion présidentiel algérien à la base militaire de Saragosse. L’audience est prévue pour le début du mois de septembre.

Le juge a cité à comparaître Camilo Villarino à la demande du ministère public et l’audience est annoncée pour début septembre, indiquent à Heraldo des sources judiciaires. L’occasion sera offerte à l’ancien chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères de donner sa version des faits en ce qui concerne l’arrivée de Brahim Ghali en Espagne. Villarino avait déjà précisé, dans une brève réponse écrite au juge, qu’il avait indiqué au lieutenant-général qu’il « n’était pas nécessaire » de faire passer Ghali et sa suite par la douane ou l’immigration, assurant qu’il s’agissait « d’une réponse parfaitement cohérente, à la fois avec la pratique établie et avec la législation en vigueur ».

À lire : Nouvelles révélations sur l’arrivée de Brahim Ghali en Espagne

Le lieutenant-général Francisco Javier Fernández Sánchez, deuxième chef d’état-major des forces aériennes, assistera également à cette audience en tant que témoin. Le juge a estimé sa présence nécessaire, dans la mesure où c’est lui qui a révélé avoir reçu des instructions de la part de Villarino afin de faire atterrir l’avion présidentiel algérien transportant le leader du Front Polisario sur la base de Saragosse et de ne pas les soumettre au contrôle douanier. En revanche, le juge n’a pas jugé utile de convoquer à cette audience le général José Luis Ortiz Cañavate, chef de la base aérienne de Saragosse. Celui-ci avait déjà déclaré avoir reçu un ordre de l’état-major général de l’armée de l’air, à la demande du ministère des Affaires étrangères, afin de ne pas exiger un passeport au leader du Front Polisario à son arrivée.

À lire : Enfin le responsable de l’entrée de Brahim Ghali en Espagne connu

Par ailleurs, le juge d’instruction a également décidé de convoquer comme témoin à cette audience prévue en septembre, Eliseo Sastre Esteve, le chef de cabinet de la présidence du gouvernement de La Rioja. Ce sera l’occasion pour le juge de clarifier un point du rapport de la police nationale de Logroño qui fait état de ce que Brahim Ghali a été admis à l’hôpital de San Pedro de Logroño sous le faux nom de Mohamed Benbatouche, une identité qui aurait été fournie par le chef de cabinet du gouvernement de la Rioja, selon les déclarations du chef de l’unité de soins intensifs et le directeur du centre.

L’arrivée de Brahim Ghali en Espagne le 18 avril a provoqué une crise diplomatique majeure avec le Maroc, laquelle perdure depuis lors. Le président Pedro Sánchez a remercié la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya pour avoir tenté de calmer le Maroc et d’apaiser les tensions. Elle a été remplacée par José Manuel Albares qui s’active pour rétablir rapidement les relations avec le royaume, « un pays partenaire et ami ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Brahim Ghali - Forces Royales Air

Aller plus loin

Nouvelles révélations sur l’arrivée de Brahim Ghali en Espagne

Le ministère espagnol des Affaires étrangères, sans fournir des informations sur l’identité des personnes à bord de l’avion de la présidence algérienne qui transportait Brahim...

Affaire Ghali : l’étau se resserre autour de Camilo Villarino

Le juge du tribunal d’instruction de Saragosse, Rafael Lasala, soupçonne Camilo Villarino, l’ancien directeur de cabinet d’Arancha González Laya, d’avoir caché des informations...

Affaire Brahim Ghali : le début d’une longue crise entre l’Espagne et le Maroc

La crise entre le Maroc et l’Espagne, née après l’accueil de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño, n’est pas près de connaitre son épilogue. Ce dimanche, Arancha González...

Affaire Ghali : l’État espagnol assure la défense de González Laya

Le bureau du procureur général a accepté d’assurer la défense d’Arancha González Laya dans l’affaire Ghali, comme il le fait déjà pour son ancien bras droit au ministère des...

Ces articles devraient vous intéresser :

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Achraf Hakimi sort du silence et se défend

Achraf Hakimi s’est exprimé sur l’affaire de viol présumé dont il est accusé. Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain (PSG) continue de nier les faits survenus en février 2023.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.