Après les drones israéliens, le Maroc a acquis 13 drones turcs Bayraktar TB2, en a réceptionné six autres courant décembre et devra recevoir un deuxième lot de six drones en 2022 « dans le cadre de la modernisation de l’arsenal des FAR afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités ». Les FAR comptent par ailleurs acquérir d’autre types de drones plus sophistiqués tels que le modèle américain « Sea Guardian ». Selon Emmanuel Dupuy, l’acquisition des drones turcs par le Maroc se justifie par l’efficacité de ces appareils qui ont fait leurs preuves dans la guerre du Haut Karabakh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
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Dans une déclaration à TV5, l’expert a estimé que le Maroc n’achète pas les drones pour des raisons idéologiques et géostratégiques, mais pour des raisons de tactique militaire. Selon lui, ces drones permettent au Maroc de bénéficier d’un outil de pointe, qui pourrait faire la différence lors d’un éventuel conflit armé. En raffermissant ses capacités en matière de drones, le Maroc s’adapte à un contexte régional marqué par la “dronisation” en Afrique, fait-il remarquer, ajoutant qu’il n’y avait pas de drones en 2016, mais en 2021, quasiment tous les pays en disposent dans la région.
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« Cette dronisation n’est pas liée à un conflit, mais à un état d’esprit, à une philosophie, qui consiste à mener des opérations de contre-insurrection ou de lutte contre les groupes armés, en exposant le moins possible les hommes », explique Emmanuel Dupuy. Ces drones peuvent être d’une autre utilité pour le Maroc dont l’armée participe aux missions onusiennes de maintien de la paix. Avec ces drones, il pourra d’une part réduire l’effectif des militaires marocains déployés sur le terrain et renforcer sa coopération avec la France afin de contenir la menace djihadiste au Sahel, d’autre part, analyse l’expert.