Le Maroc, gros perdant de l’accord de libre-échange Rabat – Ankara

7 novembre 2020 - 14h30 - Economie - Ecrit par : J.K

L’accord de libre-échange signé en 2004 entre Rabat et Ankara a créé une instabilité commerciale au Maroc et détruit des milliers d’emplois. Cette situation suscite la colère des industriels, qui exigent, aujou’d’hui, un nouvel accord.

Face à l’appel au boycott des produits français lancé le 26 octobre par le président turc Recep Tiyyip Erdogan, nombre de commerçants marocains n’ont pas caché leur colère. " C’est plutôt eux qu’on devrait boycotter ! Depuis que les Turcs sont arrivés, ils vendent leurs marchandises à des prix imbattables et nous, on est mis sur le carreau ", déplore Ahmed Yassir, un vendeur de céramique de 52 ans.

La chaîne de supérettes bon marché BIM, du milliardaire Mustafa Latif Topbas, un proche de M. Erdogan, a installé 531 magasins de 2009 à ce jour, avec comme conséquence, la fermeture de 60 commerces locaux, pour un point de vente BIM installé, d’après le ministère de l’Industrie, relayé par Le Monde, soulignant que la Turquie était même parvenue en 2014, à déjouer la tentative du Maroc, de lui imposer des mesures anti-dumping, devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Nous y sommes allés la fleur au fusil de manière extrêmement naïve ", regrette Karim Tazi, président de la commission environnement des affaires à la Conférence générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Après de vives négociations, Rabat a obtenu un compromis en signant un amendement à l’ALE, validé le 8 octobre par le Conseil du gouvernement. Au nombre des mesures, les produits de textile turcs, payeront désormais des droits de douane de 36% et une liste de 1 200 produits seront exclus de l’ALE. " Cette révision est nécessaire, mais ne sera pas suffisante, si les autorités turques continuent de dévaluer la livre et de subventionner leurs producteurs " prévient Fatima-Zohra Alaoui, directrice générale de l’association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith).

Mais, pour redevenir compétitif et attirer les investisseurs, " il faut avant tout recréer le tissu industriel", a indiqué Rodolpho Pedro, l’homme d’affaires suisse, patron d’une usine de délavage et de teinture écologique à Casablanca.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Textile - Coopération - Accord de libre échange - Emploi - Turquie - Industrie

Aller plus loin

Le Maroc veut faire la part belle au "made in Morocco"

Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, souhaite la relance des unités industrielles, après cette crise sanitaire. Il s’agit de préserver l’activité industrielle et...

Rencontre au sommet entre le roi Mohammed VI et le président turc ?

Les préparatifs sont à pied d’œuvre en vue de la rencontre au sommet, qui doit avoir lieu dans les semaines à venir à Rabat, entre le roi Mohammed VI et le président turc, Recep...

Relance de l’économie : le Maroc va protéger sa production nationale

La relance de l’économie est une équation difficile pour tous les pays durement frappés par la pandémie du Covid-19. Pour soutenir les entreprises fragilisées par cette crise...

Erdogan boude-t-il Mohammed VI ?

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, est en tournée sur le continent africain. Seulement, une visite au Maroc n’est pas inscrite à son agenda.

Ces articles devraient vous intéresser :

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

La Police marocaine recrute

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) lance une vaste campagne de recrutement pour renforcer ses effectifs. Près de 6 500 postes sont à pourvoir, couvrant une variété de grades et de fonctions au sein de la police nationale.

Le Maroc se met à la taxe carbone

Des experts livrent leurs réflexions sur l’impact que la mise en place de la taxe carbone pourrait avoir sur l’économie marocaine ainsi que l’industrie marocaine.

Huile d’olive au Maroc : enfin la baisse des prix ?

Le Maroc est en passe de surmonter la crise oléicole. Après années de sécheresse, la filière oléicole se remet doucement en ordre de marche, mais il y a à craindre d’autres risques et aléas.

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Auto-entrepreneur au Maroc : voici le guide fiscal 2024 (pdf)

La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier un guide sur le régime fiscal de l’autoentrepreneur. Un document qui reprécise les conditions d’obtention de ce statut ainsi que les avantages fiscaux y afférents.

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.

L’Europe renforce ses sanctions commerciales contre le Maroc

L’Union européenne (UE) affiche sa détermination à utiliser pleinement les instruments de défense commerciale pour protéger son industrie et les emplois qu’elle génère du Maroc.

Le Maroc en manque d’ouvriers

Le secteur de la construction au Maroc est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En cause, les nombreux chantiers d’infrastructures lancés dans la perspective de la Coupe du monde 2030.

Les MRE dopent le marché immobilier

Malgré l’inflation et les crises successives de ces dernières années, le secteur immobilier marocain s’est redressé en 2024. Ceci, grâce notamment au programme d’aide directe au logement qui a connu un franc succès auprès des Marocains et de la...