Affaire Mila : Ségolène Royal refuse "de parler de la laïcité sur des propos d’une adolescente"

4 février 2020 - 15h00 - France - Ecrit par : G.A

La jeune Mila, criblée d’injures et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, pour avoir insulté l’islam, continue d’alimenter le débat sur le respect des religions. L’ancienne ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, s’est montrée très critique, dimanche, à l’égard de la lycéenne, mais considère qu’on ne saurait parler de laïcité sur des propos venant d’une jeune de 15 ans.

Ségolène Royal ne souhaite pas que la jeune Mila, "une adolescente qui manque de respect", soit "érigée en parangon de la liberté d’expression". "Il y a une liberté de critiquer les religions, mais moi je refuse de poser le débat sur la laïcité à partir des déclarations d’une adolescente de 15 ans, parce que ce n’est pas à partir des comportements comme ceux-là qu’on peut poser sérieusement la question de la laïcité", a déclaré Ségolène Royal sur le plateau de l’émission de France 3, "Dimanche en politique".

Plusieurs personnalités, très impliquées sur les réseaux sociaux depuis le début de l’affaire Mila, n’ont pas tardé à réagir et critiquer les déclarations de Ségolène Royal. "Non, vous n’êtes pas Mila, Mme Ségolène Royal. Vous n’avez aucun courage. Vos contorsions renseignent uniquement sur le sens du vent", a tweeté le philosophe, Raphaël Enthoven.

"Je me suis toujours gardé de critiquer publiquement Ségolène Royal, par respect pour les années passées à militer dans son sillage. Mais le spectacle qu’elle offre depuis quelques semaines, est proprement désolant", a affirmé Amine El-Khatmi, le président du Printemps républicain.

Ségolène Royal n’est pas la première politique à susciter une polémique en réagissant à l’histoire de Mila. Cette semaine, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a plaidé une "maladresse", après avoir assimilé la critique des religions à "une atteinte à la liberté de conscience".

Il faut rappeler que le parquet avait même ouvert une enquête pour "provocation à la haine à l’égard d’un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou à une religion déterminée" qui, finalement, sera classée sans suite.

Les enquêteurs poursuivent toutefois leurs investigations pour trouver les auteurs des menaces de mort exprimées à l’encontre de la jeune fille qui a porté plainte.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Religion - Menaces - Islamophobie - Islam

Aller plus loin

Affaire Mila : la justice durcit les peines pour harcèlement et menace de mort

La justice a lourdement condamné en appel, deux des onze internautes poursuivis dans l’affaire Mila, jeune fille harcelée via internet pour avoir injurié l’islam dans une vidéo.

Affaire Mila : le CFCM contraint de réagir encore

Les propos tenus par le président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie du CFCM, Abdallah Zekri, sur l’affaire " Mila ", continue de faire des vagues. Raison pour...

Atteintes à la laïcité pendant le Ramadan : Pap Ndiaye suscite la controverse

Invité de l’émission « Dimanche en politique » sur France 3 le 7 mai, le ministre français de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a dénoncé « une remontée » des atteintes à la...

Un an de prison pour avoir menacé de mort Mila

Encore des menaces pour Mila, l’adolescente de l’Isère, prise à partie pour avoir vivement insulté l’islam. Un jeune homme âgé de 20 ans a été condamné à un an de prison avec...

Ces articles devraient vous intéresser :

Officiel : voici la date de l’Aïd al Adha au Maroc

La date de l’Aid al Adha au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être annoncée par le ministère des Habous et des affaires islamiques.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

« Salut islamiste » : le joueur du Real Madrid Antonio Rüdiger porte plainte

Le défenseur du Real Madrid, Antonio Rüdiger, a décidé de porter plainte pour diffamation contre Julian Reichelt, ancien rédacteur en chef du journal Bild. Ce dernier avait accusé Rüdiger de faire un « salut islamiste » après un match de football, une...

Agression sauvage d’une femme voilée dans un magasin LiDL à Marignane

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) réagit à « l’agression raciste et antimusulmane dont a été victime une femme de 42 ans en situation de handicap, portant un voile et récemment affaiblie par un traitement de chimiothérapie. » L’organisation...

Jeux olympiques Paris 2024 : la controverse transgenre chez les chrétiens marocains

Les chrétiens marocains sont divisés au sujet de l’apparition de personnes transgenres simulant la Cène à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris vendredi. Alors que l’Union des chrétiens marocains soutient « fortement » cette initiative,...

Aïd al Adha au Maroc : l’appel à l’annulation monte sur les réseaux sociaux

Alors que certains Marocains appellent à l’annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha sur les réseaux sociaux, d’autres tiennent au respect de cette tradition religieuse.

Le Maroc débutera le ramadan le mardi 12 mars

Le mois de Ramadan débutera bel et bien mardi 12 mars 2024 au Maroc. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques l’a annoncé ce dimanche 10 mars, après l’observation du croissant lunaire.

Guingamp : tags racistes découverts sur la mosquée, enquête en cours

La mosquée de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, a été ciblée dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 décembre 2023 par des tags islamophobes. Une première en 40 ans.

La date de l’Aid Al Mawlid au Maroc connue

Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en septembre.

Une prière musulmane à l’aéroport de Roissy fait polémique

Augustin de Romanet, PDG d’ADP a réagi à une prière collective réunissant une trentaine de musulmans dimanche 5 novembre dans une salle d’embarquement de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, et qui a soulevé de vives polémiques.