L’affaire de la spoliation des terres soulalyates devant la justice

27 juin 2022 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le wali de Marrakech, Karim Kassi-Lahlou a décidé de porter l’affaire dite spoliation des terres soulalyates (collectives) devant la justice. Il a dans son viseur les services communaux et les avocats marocains qui sont impliqués dans la vente illégale de ces terres.

L’affaire de la spoliation des terres soulalyates est officiellement devant la Justice. Karim Kassi-Lahlou, wali de Marrakech, a saisi le procureur général près la Cour d’appel pour ouvrir un dossier sur ces « transactions illégales » recensées dans la région, rapporte Médias24. Il avait entre-temps interpellé les élus sur le phénomène de cessions illégales du foncier soulalyate. La cession de ces biens qui sont soumis à la tutelle du ministère de l’Intérieur est en principe interdite. Seuls l’accord de la communauté concernée et l’observation de procédures complexes peuvent la rendre possible.

À lire : Maroc : des avocats s’accaparent des terres soulalyates

Dans sa saisine, Karim Kassi-Lahlou pointe du doigt les contrats d’avocats au barreau de Marrakech qui constituent un outil permettant de contourner la procédure laborieuse de cession de terres collectives. Ces avocats prétextent de l’article 4 du Code des droits réels pour agir : depuis 2011, « tous les actes relatifs au transfert de propriété ou à la création des autres droits réels ou leur cession, modification ou suppression doivent — sous peine de nullité — être établis par acte officiel ou par acte à date certaine, par un avocat agréé près la Cour de cassation ». Or, les biens soulalyates font l’objet d’une protection spéciale et sont soumis à un régime spécifique.

À lire : Fès : un député cité dans une affaire de détournement de terres soulaliyates

La commune rurale de Souihla est la zone épinglée par le ministère de l’Intérieur dans la ville ocre. Son « service d’authentification des signatures » « procède à la validation, sans les vérifications de mise, des contrats d’avocats portant sur la cession ou la renonciation à des biens collectifs sans tenir compte de la loi 62.17 relative à la tutelle administrative sur les communautés soulaliyates », est-il précisé. Pourtant, la même loi prévoit des sanctions allant de 1 à 5 ans de prison contre « les personnes qui participent à l’élaboration de documents portant cession ou renonciation à ces propriétés ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Marrakech - Droits et Justice

Aller plus loin

Marrakech : encore des arrestations pour spoliation immobilière

Les éléments de la police judiciaire de Marrakech ont interpellé mercredi quatre personnes pour leur implication dans une affaire d’extorsion de biens immobiliers, de...

Maroc : des terres volées par des « étrangers » à Ouarzazate

La communauté tribale Oulad Souleymane dans la province de Ouarzazate dénonce l’exploitation de ses terres par des « étrangers », avec la complicité des autorités locales.

Bouznika : enquête sur une spoliation foncière impliquant des élus

Sur instructions du Procureur général près la Cour d’appel de Casablanca, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) mène une enquête sur un lotissement anarchique...

Maroc : des avocats s’accaparent des terres soulalyates

Des avocats marocains sont impliqués dans la vente illégale des terres soulalyates (collectives). Saisi, le ministre de la Justice s’est dit préoccupé et évoque l’ouverture...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : les crimes financiers ont baissé de 47% en 2021

La lutte contre les crimes financiers et économiques au Maroc porte peu à peu ses fruits. En 2021, les affaires liées à ces délits ont fortement régressé de 47,30%, selon le rapport annuel de la présidence du parquet.

Maroc : changement majeur chez Airbnb

La plateforme américaine Airbnb interdit désormais toutes les caméras de surveillance à l’intérieur des logements mis en location. Cette nouvelle règle entrera en vigueur en avril dans tous les pays, y compris le Maroc.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Aide au logement : un véritable flop dans le Nord du Maroc ?

Le nombre de bénéficiaires du programme d’aide directe au logement a atteint 16 300 à la date du 2 juillet, a récemment annoncé Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville,...

Le Maroc cherche à mettre fin au mariage des mineures

En réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a renouvelé ce lundi 28 novembre, son engagement à mettre un terme au mariage des mineures.

Location au Maroc : une hausse générale des prix

Une montée générale des prix des loyers a été observée au Maroc, que ce soit pour les appartements ou les villas et ce dans la plupart des villes. Voyons ça en détail.

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Concours d’avocat : profond désaccord au sein de la profession

La polémique liée au concours d’accès à la profession d’avocat a fini par diviser le corps des avocats, dont certains défendent le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et son département contre tout « favoritisme » tandis que d’autres appellent à...

Achat de logement au Maroc : les notaires baissent les prix

Les notaires vont accompagner et soutenir les citoyens à travers tout le Maroc, tout au long du processus d’octroi de l’aide directe au logement (2024-2028). Une convention a été signée dans ce sens.