Les agriculteurs espagnols et le Polisario dénoncent la production de tomates marocaines au Sahara

10 avril 2022 - 17h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Les agriculteurs espagnols et le Front Polisario continuent de dénoncer la production de tomates marocaines au Sahara et leur exportation « illégale » vers l’Union Européenne.

Le Maroc continue de produire des tomates et des melons au Sahara, qu’il exporte ensuite sur le marché européen avec celles produites sur le territoire marocain. La pratique est dénoncée depuis des années par les agriculteurs espagnols qui se plaignent de l’inondation de ces produits sur le marché européen, réduisant considérablement leur part de marché.

À lire : Le Maroc accusé de fraude à l’exportation de tomates produites au Sahara

De même, le Front Polisario a aussi saisi les tribunaux européens pour se plaindre du Maroc, qui exploite les ressources naturelles du Sahara (agricoles, piscicoles, phosphatiques, énergétiques) à son profit, fait savoir Vozpopuli. Le mouvement séparatiste sahraoui demande l’annulation des accords agricoles et de pêche entre le Maroc et l’Union Européenne, qui incluent ces tomates produites au Sahara, notamment à Dakhla.

Selon les données officielles marocaines de 2018, 785 hectares de tomates et de melons sont cultivés au Sahara. Dans son plan stratégique 2020-2030, le Maroc envisage d’étendre sa production de fruits et légumes au Sahara jusqu’à 5 000 hectares. Ces cultures, une fois récoltées, sont transportées vers Agadir où elles sont étiquetées comme produites au Maroc, dénonce l’ONG Mundubat dans un rapport.

À lire : La tomate marocaine menace la production espagnole

Cette stratégie indigne les agriculteurs espagnols d’Almeria, Murcie, Grenade et Malaga, qui dénoncent une « concurrence déloyale » qui a boosté les importations de fruits et légumes marocains dans l’Union Européenne ces dernières années, passant de 856,9 millions de kilos importés en 2010 à 1,4 milliard en 2021, soit une augmentation de 63 %, selon les données d’Eurostat traitées par la Fédération espagnole des associations de producteurs exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes (FEPEX).

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Union européenne - Exportations - Polisario - Agriculture - Dakhla - Sahara Marocain

Aller plus loin

La production de tomate marocaine au Sahara inquiète l’Espagne

L’Espagne s’inquiète du développement agricole du Maroc au Sahara. Le royaume prévoit d’utuliser 5 000 hectares de serres dans cette région au cours de cette décennie afin de...

L’Espagne veut lutter contre la fraude sur les fruits et légumes marocains

Le parti socialiste espagnol (PSOE) vient de déposer au Congrès une proposition de loi visant à lutter contre la fraude qui consiste à changer l’étiquette des fruits et légumes...

Tomate : boom des importations du Maroc vers l’UE

Les importations de tomates marocaines vers l’UE ont augmenté de 26 %, alors que les exportations des Pays-Bas et de l’Espagne vers le reste des pays de l’UE ont respectivement...

Le Maroc accusé de fraude à l’exportation de tomates produites au Sahara

Dans une question écrite à la Commission européenne, l’eurodéputé Jordi Cañas a dénoncé la présumée fraude à l’exportation de tomates produites au Sahara avec des emballages...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les transferts des MRE menacés : l’Europe suscite l’inquiétude des banques marocaines

Les banques marocaines présentes en Europe sont confrontées à de nouveaux défis avec la mise en vigueur annoncée d’une directive européenne visant à mettre fin aux transferts de fonds des étrangers vers leurs pays d’origine, dont les Marocains de la...

Royal Air Maroc se plaint de la concurrence

Abdelhamid Addou, le PDG de Royal Air Maroc, appelle à une révision des accords de l’Open Sky (ciel ouvert) entre le Maroc et l’Union européenne, en vigueur depuis 2005. Ceci, en vue d’atténuer ses effets pervers sur la compagnie marocaine et garantir...

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.

Explosions à Smara : le Polisario impliqué ?

Quatre explosions ont retenti dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville de Es-Semara, au Sahara. Le bilan fait état d’un mort et de trois blessés. Le Polisario s’est félicité de ses attaques.

Tomate : le Maroc dépasse l’Espagne en Europe

Pour la première fois, le Maroc se hisse au rang de premier fournisseur de tomates sur le marché européen, devançant ainsi l’Espagne. Un pur hasard ? non, le Maroc prend peu à peu la place de premier fournisseur pour l’Europe.

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Maroc : bond spectaculaire des exportations automobiles

Au Maroc, les exportations du secteur automobile ont atteint plus de 141,76 milliards de dirhams à fin décembre 2023, soit une augmentation de 27,4 % par rapport à l’année précédente.

L’OCP s’empare de 50% de l’espagnol GlobalFeed

L’Office Chérifien des Phosphates (OCP) confirme avoir réussi l’acquisition de 50 % du capital de la firme espagnole GlobalFeed. Cette transaction a été réalisée en partenariat avec l’entreprise d’engrais Fertinagro Biotech, également basée en Espagne.

Le Maroc sort l’artillerie lourde pour défendre ses fruits et légumes

Le Maroc a décidé de muscler son jeu pour défendre ses agriculteurs sur la scène européenne. L’ambassade du Maroc à Madrid vient de faire appel à un cabinet de conseil espagnol, Acento Public Affairs, pour faire entendre sa voix auprès des institutions...

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.