Le Maroc continue de produire des tomates et des melons au Sahara, qu’il exporte ensuite sur le marché européen avec celles produites sur le territoire marocain. La pratique est dénoncée depuis des années par les agriculteurs espagnols qui se plaignent de l’inondation de ces produits sur le marché européen, réduisant considérablement leur part de marché.
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De même, le Front Polisario a aussi saisi les tribunaux européens pour se plaindre du Maroc, qui exploite les ressources naturelles du Sahara (agricoles, piscicoles, phosphatiques, énergétiques) à son profit, fait savoir Vozpopuli. Le mouvement séparatiste sahraoui demande l’annulation des accords agricoles et de pêche entre le Maroc et l’Union Européenne, qui incluent ces tomates produites au Sahara, notamment à Dakhla.
Selon les données officielles marocaines de 2018, 785 hectares de tomates et de melons sont cultivés au Sahara. Dans son plan stratégique 2020-2030, le Maroc envisage d’étendre sa production de fruits et légumes au Sahara jusqu’à 5 000 hectares. Ces cultures, une fois récoltées, sont transportées vers Agadir où elles sont étiquetées comme produites au Maroc, dénonce l’ONG Mundubat dans un rapport.
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Cette stratégie indigne les agriculteurs espagnols d’Almeria, Murcie, Grenade et Malaga, qui dénoncent une « concurrence déloyale » qui a boosté les importations de fruits et légumes marocains dans l’Union Européenne ces dernières années, passant de 856,9 millions de kilos importés en 2010 à 1,4 milliard en 2021, soit une augmentation de 63 %, selon les données d’Eurostat traitées par la Fédération espagnole des associations de producteurs exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes (FEPEX).