En pleine crise diplomatique avec l’Espagne après son changement de position sur le Sahara, l’Algérie a prévenu les autorités espagnoles qu’elle n’hésiterait pas à rompre ses contrats gaziers si elle venait à constater que son gaz était revendu au Maroc, fait savoir El Periodico.
La vice-présidente et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, a confirmé mercredi la réouverture imminente, en sens inverse, du gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc, fermé depuis octobre par l’Algérie, afin d’acheminer du gaz vers le royaume. « L’Espagne a répondu favorablement au Maroc qui a demandé un soutien pour garantir sa sécurité énergétique, sur la base des relations commerciales, comme elle le ferait avec tout autre partenaire ou voisin », indiquent des sources gouvernementales espagnoles.
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Le gouvernement espagnol rassure que le gaz algérien ne sera pas revendu au Maroc, soulignant que le rôle de l’Espagne se limitera à transformer dans ses usines de regazéification le gaz naturel liquéfié (GNL) acheté par le Maroc sur le marché international et à l’acheminer vers le royaume via le GME. « En aucun cas, le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne », assurent des sources du ministère de la Transition écologique, précisant que l’Algérie est informée de l’activation de ce mécanisme.
L’Algérie a fermé, fin octobre, le gazoduc Maghreb-Europe en raison des tensions avec le Maroc. Principal fournisseur de l’Espagne en gaz, l’Algérie n’est pas arrivée à satisfaire la demande de l’Espagne après cette décision, le Medgaz, le gazoduc reliant directement les deux pays, étant de capacité plus réduite que le GME. Depuis janvier dernier, les États-Unis sont devenus le premier fournisseur de gaz de l’Espagne, devant l’Algérie, avec 43 % des importations totales en mars.