« Comment le Maroc s’est transformé en eldorado de l’automobile ». C’est le titre de l’article publié vendredi dans Les Échos, le quotidien économique français. Un article qui relate la success story du Maroc dans le secteur de l’automobile au point de devenir, en moins de 20 ans, l’un des plus grands producteurs de voitures dans le monde. Une véritable prouesse du royaume qui a réussi à attirer Renault et Stellantis, deux géants du secteur, qui y ont installé des usines, générant des centaines de milliers d’emplois.
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Selon la parution, ce « miracle automobile marocain » ne s’explique pas « seulement par un faible coût du travail ». Le quotidien spécialisé met en avant les atouts du Maroc, dont sa proximité géographique avec l’Europe, sa stabilité politique, son SMIC autour de 300 euros par mois, etc., ainsi que la mise en place d’une stratégie payante, laquelle a permis au royaume de faire un bond quantitatif, passant de quelque 30 000 véhicules Renault montés avec des pièces importées à la Somaca à Casablanca, à 600 000 véhicules produits dans les usines de Tanger, Kénitra et Rabat avec 65 % de pièces fabriquées sur place.
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Tout a commencé avec Renault qui a décidé en 2007 de construire une usine à Tanger. « Pour séduire le groupe français, le Royaume chérifien lui a déroulé le tapis rouge, en lui cédant le terrain nécessaire et en participant à l’investissement initial », indique la publication, précisant que le groupe a produit l’année dernière quelque 255 000 voitures de la marque Dacia. Une performance qui a surpris les dirigeants du groupe. « Je n’ai jamais vu une usine grandir aussi vite », s’est réjoui Christophe Dridi, responsable de la gamme Global Access, cité par le quotidien. L’essentiel de la production (90 %) est exporté vers l’Europe de l’Ouest.
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« Au fil des années s’est constitué un écosystème très dense qui a convaincu Stellantis d’ouvrir lui aussi une usine en 2019, à Kénitra. Quelque 150 000 Peugeot 208 vont en sortir cette année, sans oublier 30 000 Citroën AMI », lit-on. À cela, s’ajoute la qualité de la main-d’œuvre. « Le gouvernement prend en charge la majeure partie des coûts de formation et celle-ci est organisée par les entreprises. Ce système produit une main-d’œuvre d’excellente qualité, en particulier des milliers de techniciens et d’ingénieurs formés à l’automobile, qui constituent une raison supplémentaire de s’implanter », explique Patrick Dupoux, directeur Afrique du Boston Consulting Group. Mais le Maroc vise plus loin. Il attire déjà les gigafactories de batteries.