Faut-il imposer à Bruxelles l’étourdissement des animaux avant leur abattage, comme en Flandre et en Wallonie ? Pour Youssef Handichi, le faire va frôler la séparation entre l’État et la religion. « Ce travail qu’on est en train de faire aujourd’hui, de recevoir les experts de terrain, les experts scientifiques, les représentants des cultes, on aurait dû le faire bien en amont pour pouvoir proposer un texte qui aurait pu être adopté », déclare-t-il à BX1.
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De leur côté, les représentants des communautés juive et musulmane ont indiqué avoir l’impression d’être dans le viseur des politiques à cause de leurs convictions religieuses dans la mesure où d’autres formes de mise à mort à des fins alimentaires ne sont pas visées par les mêmes préoccupations en Belgique.
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« Ce n’est pas aux politiques de déterminer ce qui est halal et cacher, mais bien aux représentants culturels. Un représentant de la communauté juive nous a rappelé que la règle est avec étourdissement. Aujourd’hui, cette proposition d’ordonnance vient enlever cette exception, débattue et acceptée en 1974. Depuis là, scientifiquement, il n’y a rien de neuf par rapport au bien-être animal » souligne le député bruxellois.
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Selon les représentants religieux, l’interdiction de l’abattage rituel engendrera une régression du bien-être animal, étant donné l’allongement des temps de transport vers des abattoirs à l’étranger. Pour le député, « cette proposition d’ordonnance va même aggraver la situation du bien-être animal parce qu’aujourd’hui, on a sur notre sol du territoire bruxellois un abattoir sous contrôle. Il y a des inspecteurs sociaux qui peuvent aller sur cet abattoir, il y a des caméras, c’est filmé donc il y a un contrôle direct. Si cette ordonnance devait être adoptée, on va alors exporter nos animaux vers la Pologne où on n’a aucun contrôle sur le bien-être animal et sur les conditions de travail ».