L’AIEA a évalué du 24 octobre au 2 novembre les capacités du Maroc et son niveau de préparation aux situations d’urgence nucléaire et radiologique. Le royaume ne possède pas de centrale nucléaire (il ambitionne d’en construire une), mais le Centre National de l’Énergie, des Sciences et des Technologies Nucléaires (CNESTEN) exploite le réacteur de recherche MA-R1 TRIGA au Centre de Recherche Nucléaire de la Maâmora (sis à Rabat), utilisé pour la recherche en énergie nucléaire et en géochronologie (détermination de l’âge des roches, des fossiles et des sédiments). Pendant 10 jours, l’équipe d’examen composée de six personnes (des experts de la Nouvelle-Zélande, de l’Espagne, du Soudan, des États-Unis et du personnel de l’AIEA) a rencontré à Rabat ses homologues d’AMSSNuR, désigné comme le premier centre africain de renforcement des capacités de l’AIEA pour la réponse aux urgences nucléaires en 2019, mais aussi un certain nombre d’organismes ayant des responsabilités en matière de réponse aux urgences nucléaires au sein du gouvernement.
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« Dans l’ensemble, le Maroc dispose d’une base solide pour ses accords EPR », a déclaré le chef de la mission Brian Ahier, directeur général des Sciences de l’Environnement et de la Radioprotection à Santé Canada. « Cette mission EPREV a identifié un haut niveau de capacité dans tout le pays pour les opérations d’urgence radiologique sur le terrain. L’équipe a recommandé au Maroc de finaliser les documents détaillant son système de gestion des urgences, ce qui aidera le pays à renforcer ses dispositions et ses capacités en matière de réponse aux urgences nucléaires dans l’avenir », a-t-il ajouté.
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Plusieurs points forts ont été identifiés dans le cadre de la réponse aux urgences nucléaires du Maroc. On cite notamment : fort engagement par rapport à la préparation aux urgences nucléaires et radiologiques parmi toutes les parties prenantes ; accueil et participation à la formation, à la sensibilisation et au renforcement des capacités pour renforcer les réponses aux urgences nucléaires nationales et internationales, etc. L’équipe d’examen a également formulé des recommandations dont la mise en œuvre permettra de renforcer davantage la réponse aux urgences nucléaires. Ces recommandations sont entre autres, mise à jour de l’évaluation nationale des dangers afin d’inclure une analyse spécifique aux installations et sources nucléaires et de rayonnement au Maroc, révision de la stratégie de protection en accord avec les dernières normes de sûreté de l’AIEA, etc.
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« La coopération avec l’AIEA par le biais de la mission EPREV a permis au Maroc de savoir clairement les aspects à améliorer davantage en matière de capacités de réponse aux urgences nucléaires », a déclaré Mounji Zniber, directeur par intérim d’AMSSNuR. « Nous sommes ravis d’être des leaders dans la sensibilisation et le renforcement des capacités et nous prévoyons de poursuivre la coopération avec l’AIEA à l’avenir », a-t-il ajouté.