
Un vaste réseau de blanchiment d’argent secoue l’immobilier marocain
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Suite à des déclarations d’alerte émanant d’une grande banque de Casablanca, impliquant une société dirigée par une femme d’affaires et un ensemble d’entreprises partenaires, des services de contrôle de l’Autorité nationale du renseignement financier ont intensifié leurs investigations autour d’un vaste dossier de blanchiment d’argent, réalisé à travers des transactions commerciales fictives.
Les contrôleurs de l’Autorité nationale du renseignement financier découvrent que des montants importants ont été versés à la propriétaire de la société par le gestionnaire d’un groupe d’entreprises, sans aucune justification comptable et à l’insu des autres associés. Les fonds étaient destinés à financer des transactions. Il s’agit, en réalité, de transactions fictives. Ces fonds se limitaient à des opérations de médiation auprès d’institutions publiques. La finalité était d’obtenir des avantages, tels que des exonérations fiscales ou douanières, en contrepartie du renvoi de l’argent aux bénéficiaires initiaux et à leurs complices, après prélèvement d’une commission.
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Les équipes d’enquête, en coordination avec la Direction générale des impôts et après consultation des comptes bancaires concernés, ont relevé l’absence de toute déclaration concernant des millions de dirhams retirés des caisses du groupe et transférés à la dirigeante de la société par le biais de virements bancaires, rapportent des sources à Hespress. Ces fonds étaient officiellement présentés comme destinés à des missions de médiation dans l’acquisition de biens immobiliers – certains appartenant à l’État, d’autres à des particuliers – ou encore dans l’achat d’actions de sociétés. Sauf qu’il a été constaté qu’aucune de ces transactions n’a été réalisée et que certaines opérations ont même été masquées par l’émission de factures falsifiées, dans une tentative manifeste de justification et de dissimulation vis-à-vis des organes de contrôle.
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Selon les contrôleurs, la valeur totale des virements et transactions fictives entre la société de la femme d’affaires et le groupe d’entreprises sur une période dépassant sept ans tourne autour de 100 millions de dirhams. Ils ont par ailleurs découvert que des relations monétaires existaient entre les deux parties « avant que le gestionnaire du groupe n’incite la femme d’affaires à créer sa propre société, à laquelle il a ensuite transféré des millions de dirhams dans des conditions jugées suspectes, via des comptes ouverts au nom d’un associé, de membres de sa famille et de ses employés », font savoir les mêmes sources.
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