Condamnation de Maati Monjib : « un carnage judiciaire »

3 février 2021 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : J.K

La condamnation de l’historien marocain Maâti Monjib au Maroc a surpris. Plusieurs ONG internationales et marocaines dénoncent la défaillance de la justice marocaine et demandent sa libération immédiate.

Âgé de 60 ans, l’historien, auteur de plusieurs ouvrages critiques concernant le pouvoir marocain et la monarchie et défenseur des droits humains marocain, poursuivi depuis plusieurs années, a été finalement condamné avec six autres journalistes et militants des droits humains par le tribunal de première instance de Rabat, rappelle RTBF. « C’est un procès qui a commencé en 2015. Il a été reporté 21 fois. Et comme vous le savez on apprend qu’il a été condamné à un an de prison ferme. Alors que le dossier n’a pas été ouvert, les avocats n’ont pas plaidé, Maati Monjib, qui devrait être présent, c’est le b-a BA du procès équitable, était en prison… », a réagi le journaliste marocain Omar Brouksy, soulignant que « c’est un simulacre de justice, c’est un carnage judiciaire… ».

Déjà, début janvier, RSF dénonçait un « véritable harcèlement judiciaire, policier et médiatique » contre Maati Monjib. Mi-janvier, Free Press Unlimited, l’une des ONG qui a participé au financement du centre de Maati Monjib, indiquait qu’il « devrait être acquitté ». En novembre dernier, Amnesty international, la Fédération internationale des droits humains, Reporters sans frontières et d’autres ONG, réunies en un collectif appelaient les autorités marocaines à stopper le harcèlement dont fait objet Maati Monjib et à l’abandon de toutes les accusations infondées contre l’ancien professeur de l’Université de Rabat.

Toutefois, les autorités ont rejeté toute accusation, indiquant dans un communiqué, que Maati Monjib était « informé de la date d’audience » et que son « absence, comme celle de sa défense, émane d’une décision personnelle volontaire ». Une déclaration réfutée par les avocats de Maati Monjib soulignant que ce dernier a toujours été présent à des audiences quand elles étaient notifiées. Par ailleurs, Human Rights Watch estimait dans son dernier rapport annuel qu’en 2019, le « Maroc a intensifié sa répression contre les commentateurs des réseaux sociaux, des artistes et des journalistes exprimant des opinions critiques à l’égard de la monarchie ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Médias - Liberté d’expression - Maati Kabbal - Internet

Aller plus loin

Empêché de voyager à l’étranger, Maâti Monjib en grève de la faim

Le journaliste et historien franco-marocain Maâti Monjib entame une nouvelle grève de la faim. Par cet acte, le militant des droits humains entend protester contre son...

Maâti Monjib : une plainte pour «  mise en danger de la vie d’autrui  »

William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats de l’historien Maâti Monjib en prison depuis le 20 décembre 2020 ont déposé plainte avec constitution de partie civile près le...

Un an de prison pour Maati Monjib, son comité de soutien crie à l’injustice

L’historien et défenseur des droits humains marocain, Maati Monjib a écopé d’un an de prison ferme pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’État ». Son comité de soutien...

Maati Monjib défendu par un collège d’avocats international

Un groupe international d’avocats est en voie de constitution « pour appuyer la défense au Maroc, engager des procédures en France et au niveau international ». C’est l’annonce...

Ces articles devraient vous intéresser :

AliExpress facilite les paiements au Maroc avec l’adoption du dirham

La plate-forme de commerce en ligne AliExpress, filiale du groupe chinois Alibaba, offre désormais la possibilité aux acheteurs marocains de régler leurs achats en dirham marocain. Une initiative qui vise à faciliter les paiements et à davantage...

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Lenteur d’Internet au Maroc : les critiques d’un député

Le député Ahmed Abbadi du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants a dénoncé le faible débit de la connexion Internet dans plusieurs villes et régions du Maroc, imputant la responsabilité de cette...

Datacenters : l’essor discret mais massif du Maroc

Le Maroc s’impose comme le premier hub des datacenters en Afrique avec 23 installations recensées, selon Global Finance Magazine.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Le Maroc accélère son déploiement de la 5G

Le Maroc s’active pour disposer d’une connexion internet 5G avant 2030, année où il co-organisera la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Ryanair impose les cartes d’embarquement digitales : et le Maroc ?

Ryanair a annoncé mercredi le report du passage aux cartes d’embarquement numérique au 3 novembre 2025. A compter de cette date, tous les passagers de la low-cost irlandaise n’auront plus à imprimer de carte d’embarquement sur papier. Le Maroc...

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.