Dans une interview accordée à SNRTnews, Saïd Moutaouakil a déclaré que la vague de contamination enregistrée par le Maroc est à son pic, dans la mesure où « l’indice de positivité des tests journaliers se stabilise au niveau national entre 22 et 25 %. Il n’augmente plus surtout au niveau des deux grandes régions de Casablanca – Settat et Rabat – Salé – Kénitra qui concentrent les deux tiers des cas ». Mais l’indice est resté très élevé au dans les régions de Fès-Meknès, Marrakech-Safi, ainsi que dans les régions de l’Oriental et du Nord.
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En ce qui concerne le taux d’occupation des services de réanimation, il est de 10 % au niveau national, « mais il existe une tension réelle au niveau des services de réanimation dans les grandes villes, notamment à Casablanca où ce taux dépasse les 90 % ».
Le nombre de décès journalier connait une certaine augmentation, mais reste tout de même en dessous de la moyenne enregistrée auparavant. « Ce constat est relevé aussi au niveau mondial où la maladie est de plus en plus transmissible, mais perd en gravité avec le temps. C’est ce qui a poussé plusieurs pays à alléger les mesures restrictives et la reprise d’une vie presque normale. Le Maroc ne va pas déroger à cette règle », a confié Said Moutaouakil.
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Avec ces données, le spécialiste fait savoir que le Covid-19 a perdu son statut de « pandémie » pour devenir endémique. Il a donné l’exemple d’une étude publiée par le CDC d’Atlanta aux États-Unis, dont les statistiques concordent avec celles enregistrées au Maroc. Il y a moins de signes cliniques, moins d’hospitalisations en réanimation, et la mortalité est de plus en réduite. « Le virus et ses variants vont rester parmi nous sur un mode saisonnier comme la grippe. Cela impose un changement radical des paradigmes de la stratégie pour lutter contre la maladie. Nous nous attendons à une fin du caractère pandémique de la maladie durant la fin de la période printanière », a-t-il indiqué.
Toutefois, certains comportements doivent être adoptés pour ne pas se retrouver au cœur d’une vague de contamination. Il s’agit entre autres de « la veille sanitaire et épidémiologique, le respect individuel des mesures barrières, le traitement des patients contaminants, le renforcement de la médecine communautaire, la promotion de la vie saine : contrôle des maladies chroniques, lutte contre les facteurs de risque, lutte contre l’obésité et la pratique collective du sport ».
Malgré les nombreuses conséquences engendrées par le Covid-19, Saïd Moutaouakil souligne que cette crise sanitaire eu le mérite de permettre au Maroc de revoir « l’importance d’une véritable solidarité nationale, l’anticipation face à la crise, une très bonne gouvernance politique sur le plan national et régional, le rôle stratégique de l’État dans les grandes crises sanitaires et l’importance stratégique du système de santé et l’enseignement ».
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De plus, la crise a montré les limites du système sanitaire qui, malgré ses exploits, doit procéder à des changements qualitatifs pour le bonheur des citoyens. « Notre système de santé malgré ses limites a montré beaucoup de résilience, mais il doit être complètement revu dans toutes ses composantes pour prodiguer des soins de qualité de façon équitable en respectant la dignité humaine et regagner la confiance des populations ».