Droits humains au Maroc : les États-Unis évoquent une situation stable mais...

3 avril 2021 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Dans son dernier rapport annuel sur les pratiques en matière de droits de l’Homme dans le monde, le département d’État note une situation stable au Maroc. Toutefois, il appelle les autorités du royaume à mieux faire.

Le 45ᵉ rapport annuel par pays sur les pratiques en matière de droits de l’Homme prend en compte la période allant de 2019 à 2020. Il a été publié par l’actuel secrétaire d’État américain, Anthony Blinken. D’après ce rapport, les autorités marocaines ont consenti des efforts visant à réformer et à suivre les affaires touchant aux droits de l’Homme quelle qu’en soit leur nature. En témoignent les points positifs.

« Aucun rapport selon lequel le gouvernement ou ses agents auraient commis des meurtres arbitraires ou illégaux » n’a été établi dans le volet ayant trait à la privation arbitraire de la vie et autres meurtres illégaux ou à motivation politique. « Aucun cas de disparition par ou pour le compte des autorités gouvernementales n’a été signalé au cours de la période », précise le rapport dans le volet des disparitions. Le document revient sur des affaires de disparitions forcées en suspens ayant eu lieu entre 1956 et 1992, et indique que le nombre de ces personnes était de 153 de mai 2018 à mai 2019. À comparer à la période considérée, leur nombre a diminué de 7 au début de la période considérée.

Le département d’État a salué le travail abattu par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), une institution nationale des droits de l’Homme pourtant financée par des fonds publics. « Le CNDH a continué de coopérer avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) sur les cas de disparition non résolus », indique le rapport, soulignant que le CNDH a affirmé que 6 cas de disparitions étaient encore non résolus.

En matière de torture, le rapport indique que « 20 plaintes pour torture ou traitements dégradants ont été déposées auprès du bureau du procureur général » et précise que 15 dossiers ont été clôturés et un était toujours sous enquête à la fin de l’année. Le document cite un rapport du CNDH qui indique « que des responsables de la sécurité avaient soumis un détenu de la prison de Souk Larbaa dans la province de Kénitra à la torture et à des traitements dégradants » et que « la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) avait ouvert une enquête sur les réclamations ».

S’agissant des affaires au sein de la police nationale, le département d’État indique qu’entre janvier et juin, le mécanisme interne d’enquête de la police nationale (DGSN) sur les actes de torture et les traitements dégradants a enquêté sur quatre affaires impliquant six policiers. Des sanctions administratives ont été infligées à deux fonctionnaires. Quant aux affaires dans lesquelles sont impliqués les quatre autres officiers, elles ont été transférées au bureau du procureur général.

Concernant la situation carcérale, les auteurs du rapport font remarquer qu’il y a eu une amélioration des conditions de détention au cours de l’année. Dans certains cas, ces conditions ne répondent pas aux normes internationales selon les rapports et communications de l’Observatoire marocain des prisons (OMP). Cette organisation avait demandé la libération de certaines catégories de prisonniers pour éviter des contaminations et alerté sur la surpopulation carcérale. Se basant sur un rapport de la DGAPR publié en mai, le rapport de la diplomatie américaine note : « Dans les nouvelles prisons, les prévenus et les condamnés étaient détenus séparément, mais dans les anciennes prisons, les deux groupes restaient ensemble ». Au Maroc, la population carcérale a diminué de 7 %. Une diminution qui s’explique notamment par les grâces royales accordées à plusieurs détenus.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : États-Unis - Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) - Torture - Conseil national des droits de l’Homme (cndh)

Aller plus loin

Plus de 3 000 mères célibataires bientôt réintégrées dans leur droit

Rejetées par la société, les mères célibataires vivent pour la plupart dans la précarité. Soutenue par l’Union européenne, l’Institut national de solidarité avec les femmes en...

Le Maroc répond aux accusations de Ned Price

Suite aux déclarations du Département d’État américain au sujet de la condamnation de Souleimane Raissouni à une peine de cinq ans de prison ferme pour une affaire de droit...

Maroc-USA : Washington réaffirme son soutien aux réformes du Roi

Dans le cadre du « dialogue permanent et de longue date » entre les États-Unis et le Maroc, une délégation marocaine séjourne depuis mercredi aux États-Unis. Washington a...

Un militant des droits de l’homme assassiné à Errachidia

Le défenseur des droits de l’homme Hassan Tahiri, alias Zitouni, a été froidement assassiné, lundi dernier dans des circonstances étranges. Une enquête a été ouverte par la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Drones et intelligence artificielle : le plan de la police marocaine

La Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) marocaine se prépare activement à l’accueil de la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et de la Coupe du Monde en 2030. Pour assurer la sécurité de ces événements d’envergure, les autorités ont mis en...

Maroc : Vaste mouvement de nominations au sein de la police

Abdellatif Hammouchi, directeur général de la Sûreté nationale, a procédé à une série de nominations importantes dans le cadre de la stratégie de consolidation du principe de rotation des postes de responsabilité et de promotion de jeunes compétences...

Sécurité des lieux de culte : la police marocaine dévoile des chiffres

Un total de 160 délits commis dans des lieux de culte, notamment les mosquées, les églises chrétiennes et les synagogues juives, ont été traités par la police marocaine au cours de l’année 2024, a indiqué dimanche le porte-parole de la Direction...

Maroc : une aide exceptionnelle pour les policiers

Abdellatif Hammouchi, directeur général de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a annoncé une aide financière exceptionnelle pour 371 fonctionnaires de police et leurs proches confrontés à des problèmes de santé graves.

Sécurité maximale au Maroc

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) déploie un important dispositif de sécurité sur le terrain pour assurer la sécurité de tous lors des célébrations du nouvel An.

Interpol : les 11 Marocains les plus recherchés de la planète

Onze Marocains sont actuellement recherchés par l’organisation de la police internationale : Interpol. Ces individus, sous le coup de mandats internationaux, sont accusés de crimes et délits graves.

Bonne nouvelle pour les policiers marocains

Le directeur général de la Sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi, a annoncé l’octroi d’une prime financière exceptionnelle pour l’année 2024 à tous les fonctionnaires de la Sûreté nationale, qu’ils travaillent dans les services centraux ou les...

Des soucis avec les bagages à l’aéroport Mohammed V de Casablanca

L’aéroport Mohammed V de Casablanca, en collaboration avec la Royal Air Maroc (RAM) et l’Office national des aéroports (ONDA), vient de créer une équipe spéciale pour améliorer la gestion des bagages en correspondance.

L’opération discrète du Maroc pour libérer 39 Marocains en Birmanie

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, revient sur la libération des jeunes Marocains séquestrés et torturés par des réseaux criminels en Birmanie et en dévoile le nombre...

La Police marocaine recrute

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) lance une vaste campagne de recrutement pour renforcer ses effectifs. Près de 6 500 postes sont à pourvoir, couvrant une variété de grades et de fonctions au sein de la police nationale.