Tout est parti d’une demande de subvention de 25 000 euros destinée à sécuriser les abords de la mosquée, jugée suspecte et signalée en mars 2022 par la préfecture du Nord au procureur de la République de Lille. L’enquête ouverte à l’époque a conduit à une première garde à vue des mis en cause en janvier dernier, avant leur deuxième garde à vue intervenue cette semaine, rapporte Saphir News.
L’achat de deux biens immobiliers d’une valeur totale de 350 000 euros, effectué ces dernières années par le centre islamique, a attiré l’attention des enquêteurs. Ces biens ont été loués pour reverser les bénéfices à l’association, explique Me Alexandre Demeyere-Honoré, avocat du trésorier de la mosquée, impliqué dans l’affaire avec le recteur Mohamed Karrat.
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Les enquêteurs s’intéressent aussi à un emprunt non remboursé de 200 000 euros au lycée privé Averroès de Lille, actuellement en difficulté financière. Il s’agit d’« une suspension de remboursement en attente de meilleure fortune, et en aucun cas un don déguisé », détaille Me Alexandre Demeyere-Honoré. Une enquête a été ouverte pour exercice illégal de la profession de banquier.
Les cinq mis en cause sont accusés de percevoir des fonds de l’étranger sans les déclarer (financement illégal) et des dons en liquide auprès des fidèles de la mosquée. Des accusations rejetées par les responsables de la mosquée qui n’ont plus le droit de gérer le lieu de culte, jusqu’à l’audience prévue le 5 octobre 2023. L’affaire sera jugée au fond en février 2024.